8. Éducation/Accompagnement sur le marché du travail

Introduction

Description :

Ce module, intitulé Education and Labour Market Navigation for Young Migrants and Refugees, permet aux professionnels travaillant avec des mineurs non accompagnés d’agir en combinant deux domaines clés : l’éducation comme porte d’entrée vers l’intégration et l’orientation vers le marché du travail comme voie vers l’indépendance. Il met en lumière le droit légal à l’éducation, les obstacles à l’accès et les meilleures pratiques pour garantir l’inclusion, la résilience et le développement des compétences. Parallèlement, il donne aux professionnels les moyens de guider les jeunes sur le marché du travail, en s’attaquant à des problèmes tels que l’acquisition de la langue, la reconnaissance des acquis, la discrimination et les cadres juridiques complexes. Couvrant à la fois les systèmes éducatifs nationaux et les contextes du marché du travail en Belgique, en Allemagne, en Espagne, en Grèce, en Bulgarie et en Norvège, le module fournit des stratégies pratiques – allant de l’inscription à l’école et des parcours professionnels à la rédaction de CV et à l’orientation professionnelle – afin d’assurer des transitions plus harmonieuses vers l’éducation, la formation et un emploi valorisant.

Objectif :

Fournir aux professionnels les connaissances et les outils nécessaires pour aider les mineurs réfugiés non accompagnés à accéder à l’éducation et à réussir leur transition vers le marché du travail, afin de promouvoir la protection, l’intégration et l’indépendance.

Résultats de l'apprentissage :

A la fin de ce module, les participants seront capables de :

  1. Comprendre que l’éducation est un droit et un fondement de l’intégration – Reconnaître les cadres internationaux, européens et nationaux garantissant l’accès à l’éducation pour les mineurs réfugiés, et identifier les obstacles (par exemple, la langue, les traumatismes, la documentation).

  2. Appliquer des stratégies éducatives inclusives – Soutenir la scolarisation, l’acquisition de la langue, le bien-être psychosocial et l’accès aux filières professionnelles, y compris les programmes de transition et d’apprentissage accéléré.

  3. Cartographier les opportunités dans les pays partenaires – Analyser les principales industries, les opportunités du marché du travail et les pénuries de compétences dans les pays partenaires (Belgique, Allemagne, Espagne, Grèce, Bulgarie et Norvège), et adapter ces connaissances au contexte spécifique du pays de résidence ou d’intérêt.

  4. Naviguer dans les cadres du droit du travail – Comprendre les dispositions du droit du travail européen et national applicables aux jeunes réfugiés et migrants, en mettant l’accent sur la prévention du travail des enfants et de l’exploitation économique.

  5. Renforcer le soutien à l’employabilité – Appliquer des stratégies efficaces de rédaction de CV et de demandes d’emploi, reconnaître et valider les compétences formelles et informelles, et introduire des outils d’intelligence artificielle pour améliorer la préparation à l’emploi.

  6. Plaidoyer holistique – Intégrer l’éducation et le soutien au marché du travail dans un continuum qui promeut l’autonomisation, la protection et l’indépendance durable.

Parcours éducatifs pour les mineurs réfugiés non accompagnés

Aperçu juridique : Le droit à l'éducation pour les mineurs réfugiés non accompagnés :

L’éducation des mineurs réfugiés non accompagnés n’est pas facultative, mais constitue une obligation légale contraignante en vertu des cadres internationaux et régionaux. La Convention des Nations unies de 1989 relative aux droits de l’enfant (CDE) reconnaît l’éducation comme un droit fondamental pour chaque enfant, quel que soit son statut juridique ou migratoire, et oblige les États à fournir un enseignement primaire gratuit et obligatoire et à rendre l’enseignement secondaire accessible à tous. La Convention sur les réfugiés de 1951 garantit en outre l’accès des réfugiés à l’enseignement public, au même titre que les ressortissants nationaux. En Europe, la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne affirme le droit à l’éducation (article 14) et interdit explicitement le travail des enfants (article 32), tandis que les législations nationales des États membres de l’UE et des États associés ont transposé ces droits en droit interne. Pour les professionnels, cela signifie qu’assurer l’accès à l’éducation des mineurs réfugiés non accompagnés est à la fois une mesure de protection et une obligation légale. Cela permet d’éviter l’exploitation, de soutenir l’intégration et de s’aligner sur l’objectif 4 du développement durable, qui appelle à une éducation inclusive et équitable de qualité pour tous les enfants, y compris ceux qui sont déplacés par les conflits et les persécutions. Toutefois, des difficultés de mise en œuvre subsistent, obligeant les professionnels à naviguer dans des systèmes juridiques complexes et à défendre le droit à l’éducation des MNA. L’éducation est plus qu’un enseignement académique ; c’est la pierre angulaire de la protection, de la résilience et de l’autonomisation des mineurs réfugiés non accompagnés (MNA). Elle permet de sortir de la vulnérabilité, d’éviter le travail des enfants, l’exploitation et les mariages précoces. Pour les MNA, l’éducation jette les bases de l’accès au marché du travail en favorisant l’alphabétisation, le calcul, la pensée critique et les compétences professionnelles.

Données mondiales et régionales sur l'éducation des réfugiés

Le rapport 2025 du HCR sur l’éducation des réfugiés indique que 46 % des enfants réfugiés en âge d’aller à l’école ne sont pas scolarisés, 37 % seulement étant inscrits dans le secondaire et 9 % dans l’enseignement supérieur. Si des progrès ont été enregistrés en matière de scolarisation dans le primaire, les disparités régionales restent criantes. Par exemple, la Colombie est parvenue à une scolarisation quasi universelle des enfants réfugiés vénézuéliens d’ici 2024, tandis que le Soudan a vu ses taux de scolarisation primaire s’effondrer en raison de la reprise du conflit. Dans la région MENA, la Turquie a fait passer le taux de scolarisation dans le secondaire de 27 % à 73 % entre 2019 et 2024, démontrant ainsi que les politiques inclusives peuvent produire des résultats significatifs. Ces statistiques révèlent la fragilité de l’accès à l’éducation pour les réfugiés et soulignent l’importance d’un investissement soutenu et ciblé pour combler les lacunes.

Obstacles rencontrés par les mineurs réfugiés non accompagnés

Malgré la reconnaissance universelle du droit à l’éducation, les MNA se heurtent à des obstacles disproportionnés. L’acquisition de la langue reste l’un des plus grands défis, ralentissant l’intégration dans les systèmes éducatifs formels. Les traumatismes liés aux déplacements, à la séparation des familles et aux conflits nuisent à la concentration et à l’apprentissage. Les obstacles administratifs tels que l’absence de documents, la non-reconnaissance d’acquis antérieurs et la méconnaissance des programmes d’études retardent encore l’inscription à l’école. En outre, de nombreux MNA subissent des pressions économiques qui les obligent à donner la priorité à la survie plutôt qu’à la scolarisation, ce qui les expose à un risque accru d’exploitation et d’exclusion à la fois de l’éducation et de l’emploi futur.

L’éducation des élèves réfugiés est souvent plus coûteuse que celle des populations d’accueil, car elle nécessite des investissements supplémentaires dans l’enseignement de la langue, le soutien psychosocial, le rattrapage scolaire et parfois l’expansion des infrastructures pour accueillir les nouveaux arrivants (Banque mondiale et HCR, 2021). Au-delà des pressions financières, les enseignants déclarent souvent qu’ils ne se sentent pas suffisamment préparés pour enseigner dans des classes multiculturelles et multilingues. Nombre d’entre eux manquent de formation en matière de pédagogies inclusives, d’approches tenant compte des traumatismes et de stratégies d’intégration d’élèves ayant des antécédents éducatifs divers. Sans un soutien suffisant, à la fois en termes de développement professionnel et de ressources en classe, les enseignants peuvent avoir du mal à dispenser un enseignement de qualité qui réponde aux besoins de tous les apprenants. Il est essentiel de combler ces lacunes, non seulement pour garantir l’équité des résultats d’apprentissage pour les mineurs réfugiés, mais aussi pour renforcer la capacité globale des systèmes éducatifs à répondre efficacement à la diversité.

Système éducatif

L’éducation est l’un des outils les plus puissants pour l’intégration et l’autonomisation des mineurs réfugiés non accompagnés (MNA). Elle permet non seulement d’acquérir des compétences académiques, mais aussi d’ouvrir la voie à l’inclusion sociale, à l’acquisition de la langue et à la stabilité émotionnelle. Pourtant, de nombreux MNA se heurtent à des obstacles tels qu’une scolarité interrompue, des lacunes linguistiques, des programmes peu familiers et une compréhension limitée de leurs droits à l’éducation. La mise en place d’un parcours éducatif clair, accessible et encourageant est essentielle pour une intégration réussie.

Composantes clés de l'intégration du système éducatif pour les mineurs réfugiés non accompagnés (MNA)

📂 Zone
💡 Thème principal
🧩 Actions / stratégies clés
🎯 Résultats attendus
Orientation et inscription à l’école
Accès précoce à l’éducation et compréhension du système
– Élaborer un dossier d’accueil multilingue
– Expliquer la procédure d’inscription et les documents requis
– Donner un aperçu des attentes et du soutien de l’école
– Clarifier les rôles des enseignants, des conseillers et des interprètes
✅ Inscription précoce à l’école
✅ Stabilité et structure
✅ Meilleure participation communautaire
Soutien linguistique
Renforcer les capacités de communication et d’apprentissage
– Proposer des cours de langue intensifs ou « d’accueil »
– Créer des programmes d’apprentissage assistés par les pairs
– Fournir du matériel et des applications d’apprentissage multilingues
– Établir des partenariats avec des ONG pour des clubs de langue après l’école
✅ Amélioration des compétences linguistiques
✅ Inclusion sociale
✅ Participation accrue en classe
Orientation scolaire et professionnelle
Combler les lacunes en matière d’éducation et planifier l’avenir
– Évaluer le niveau scolaire, pas seulement l’âge
– Proposer des programmes de transition ou de rattrapage
– Proposer une orientation professionnelle sur l’enseignement professionnel et supérieur
– Partager des informations sur les bourses d’études et les formations gratuites
✅ Un accès égal à l’éducation
✅ Des parcours professionnels clairs
✅ Des jeunes responsabilisés et orientés vers des objectifs précis
Soutien psychosocial et sensible aux traumatismes
S’intéresser au bien-être émotionnel et à la résilience
– Former les enseignants aux pratiques tenant compte des traumatismes
– Donner accès à des conseillers et à des espaces sûrs
– Encourager une communication ouverte et la confiance
✅ Stabilité émotionnelle
✅ Réduction du taux d’abandon scolaire
✅ Environnement scolaire favorable et sûr
Engagement des parents et des tuteurs
Inclusion des tuteurs et des mentors dans l’éducation
– Donnez des informations régulières sur les progrès réalisés
– Invitez les tuteurs à des réunions avec des interprètes
– Proposez des ateliers pour soutenir l’apprentissage à la maison
✅ Renforcement du réseau de soutien
✅ Meilleurs résultats scolaires
✅ Amélioration du lien entre le tuteur et l’élève
Partenariats avec les ONG et les communautés
Compléter l’éducation formelle
– Fournir des services de tutorat et des groupes d’étude
– Se connecter à des plateformes d’apprentissage en ligne
– Proposer des ressources éducatives gratuites
✅ Égalité des chances en matière d’apprentissage
✅ Réduction des écarts en matière d’éducation
✅ Intégration communautaire plus forte
Passerelles vers l’enseignement supérieur et l’emploi
Transition vers l’âge adulte et l’indépendance
– Proposer des formations professionnelles et des apprentissages
– Proposer des ateliers de préparation à l’emploi
– Donner des informations sur les permis de travail et les visas
– Aligner l’éducation sur les plans d’emploi (y compris les aspects liés à la santé)
✅ Transition en douceur vers l’âge adulte
✅ Préparation à l’emploi
✅ Indépendance économique

Les ONG et les écoles peuvent collaborer pour créer des plans de transition vers l’âge adulte qui alignent l’éducation et l’emploi. Et bien sûr, n’oubliez pas d’inclure les aspects liés à la santé dans ce plan !

En garantissant une inscription précoce, un soutien linguistique, une orientation scolaire adaptée et un enseignement tenant compte des traumatismes, les MNA peuvent acquérir les compétences, la confiance et les qualifications dont ils ont besoin pour réussir dans le pays d’accueil. L’éducation devient non seulement un droit, mais aussi un fondement de l’intégration tout au long de la vie, de l’indépendance économique et de la citoyenneté active.

Études de cas et bonnes pratiques

Meilleures pratiques en matière d'éducation des réfugiés pour les MNA

Les meilleures pratiques soulignent l’importance de politiques nationales inclusives qui garantissent l’accès aux systèmes d’éducation publique. Les initiatives d’aide aux devoirs – telles que l’implication d’enseignants retraités – sont essentielles pour combler les lacunes scolaires tout en favorisant la confiance et l’orientation culturelle. Le soutien psychosocial et les approches pédagogiques tenant compte des traumatismes garantissent que les environnements d’apprentissage tiennent compte des expériences vécues par les MNA. Les programmes de transition et d’apprentissage accéléré permettent aux MNA de rattraper leur retard scolaire et de s’intégrer en douceur dans les écoles ordinaires. Le soutien linguistique, en particulier les cours intensifs de langue du pays d’accueil, est indispensable pour garantir la réussite à long terme.

Études de cas 1

En Colombie, les réformes politiques soutenues par le processus de Quito ont conduit à une augmentation de la scolarisation de 48 % à 99 % pour les enfants réfugiés vénézuéliens entre 2019 et 2024. En Turquie, l’intégration à grande échelle des enfants syriens dans les écoles nationales a permis d’augmenter considérablement le nombre d’inscriptions dans le secondaire en l’espace de cinq ans. En Jordanie, les écoles publiques ont absorbé les élèves réfugiés avec le soutien de partenaires internationaux, bien que le manque de ressources ait limité les progrès. Ces exemples illustrent la manière dont les politiques, les partenariats et les investissements peuvent modifier radicalement les résultats en matière d’éducation, ce qui permet de tirer des enseignements précieux pour les contextes européens.

Cas
Source
Résumé / Données clés
Colombie (processus de Quito ; enfants réfugiés vénézuéliens)
Déplacement forcé et éducation : Construire des preuves de ce qui fonctionne – Etude de cas de la Colombie (ReliefWeb)
Cette étude de cas examine comment la politique colombienne reconnaissant le droit des migrants à l’éducation a été mise en œuvre pour les migrants vénézuéliens. Elle peut contenir des données sur la croissance des inscriptions et les politiques de soutien.
Colombie (Intégration des réfugiés dans les systèmes éducatifs nationaux)
UNESCO / UNHCR : Ouvrir la voie à l’intégration des réfugiés : Etude de cas de la Colombie (UNESCO)
Identifie les obstacles et les facteurs favorables à l’intégration des réfugiés dans le système éducatif national colombien. Utile pour voir comment la politique et l’investissement ont changé l’accès. (UNESCO)
Türkiye (réponse éducative sous protection temporaire)
UNICEF : La réponse éducative pour les enfants syriens sous protection temporaire en Turquie (unicef.org)
Examine les taux de scolarisation par niveau scolaire ; souligne les obstacles qui subsistent (langue, inscription dans l’enseignement secondaire) même en cas d’inclusion à grande échelle. (unicef.org)
Jordanie
UNESCO & UNHCR : Ouvrir la voie à l’inclusion des réfugiés : Étude de cas de la Jordanie (UNESCO)
Identifie les obstacles et les catalyseurs du système éducatif jordanien pour les réfugiés. Très pertinent pour montrer comment les écoles publiques absorbent les élèves réfugiés. (UNESCO)
Jordanie (coût et mise en œuvre)
Banque mondiale et HCR : Étude de cas sur la Jordanie : Coût et mise en œuvre de l’intégration des élèves réfugiés dans le système scolaire public (Banque mondiale)
Examine les coûts, les contraintes de capacité et la façon dont le système jordanien s’adapte à l’absorption des réfugiés dans les écoles publiques. (Banque mondiale)

Étude de cas 2

Scénario de cas

L’aide aux devoirs, une voie vers la confiance, l’intégration et le bien-être

Safe Spaces lance une nouvelle initiative pour soutenir les mineurs réfugiés non accompagnés. Le programme cherche à recruter des enseignants à la retraite comme volontaires pour fournir une aide aux devoirs. Au-delà du soutien scolaire, l’objectif est d’instaurer la confiance, de réduire l’isolement et d’aider les mineurs à s’adapter à la culture et aux normes de leur nouvelle communauté.

Les mineurs sont souvent confrontés :

  • Difficultés scolaires dues aux barrières linguistiques et aux lacunes de l’enseignement formel.
  • Isolement social par rapport à ses pairs et liens limités avec des adultes qui le soutiennent.
  • Stress, anxiété et incertitude quant à l’avenir.

Les enseignants retraités, quant à eux, bénéficient d’un engagement significatif, d’un sentiment d’utilité et de la possibilité d’avoir un impact positif sur la vie des jeunes.

Tâches d’affectation

  1. Identifier les avantages pour les deux groupes
  • Citez au moins trois avantages pour les mineurs.
  • Citez au moins trois avantages accordés aux enseignants retraités.

Défis et risques

  • Quels sont les défis potentiels pour les mineurs bénéficiant de cette aide ?
  • Quels sont les défis auxquels le volontaire pourrait être confronté (par exemple, différences culturelles, tension émotionnelle) ?
  • Proposez au moins deux stratégies pour atténuer ces risques.

Conception du programme

  • Proposez une structure pour l’organisation des séances d’aide aux devoirs (fréquence, cadre, processus d’appariement).
  • Proposez une façon d’intégrer l’échange culturel (par exemple, le partage des traditions, la pratique de la langue).

Stratégie de recrutement des enseignants retraités

  • Décrivez au moins trois méthodes pour recruter des enseignants retraités (par exemple, partenariats, sensibilisation de la communauté, incitations).
  • Proposez des moyens de les motiver et de les retenir (reconnaissance, rencontres sociales, formation continue, etc.)
  • Identifier les obstacles potentiels au recrutement et les moyens de les surmonter.

Impact sur le bien-être

  • Expliquez comment l’aide aux devoirs peut être améliorée :
  • Réussite scolaire
  • Santé mentale
  • Intégration sociale
  • Donnez un exemple de la manière dont ce soutien pourrait apporter des avantages à long terme à un mineur.

Réflexion

  • Imaginez que vous êtes un enseignant à la retraite et que vous participez bénévolement à ce programme. Rédigez une brève réflexion (5-7 phrases) sur les raisons pour lesquelles ce travail aurait un sens pour vous.

Possibilités d'éducation numérique et innovante

L’essor de l’apprentissage numérique et mixte a ouvert de nouvelles voies d’accès à l’éducation pour les MNA. Les plateformes en ligne offrent des solutions flexibles et évolutives pour surmonter les obstacles liés à la mobilité, aux capacités et à l’accès. Les initiatives régionales d’enseignement supérieur numérique et les applications mobiles d’apprentissage des langues en sont des exemples. Les entreprises technologiques, les ONG et les gouvernements d’accueil ont commencé à collaborer pour développer la connectivité, la fourniture d’appareils et la formation à la culture numérique. Ces innovations complètent l’enseignement traditionnel et la formation professionnelle, en aidant les MNA à acquérir des compétences numériques essentielles, de plus en plus demandées sur les marchés du travail modernes.

L’intégration des matières académiques dans le sport et l’activité physique est très efficace, en particulier dans les contextes de jeunes réfugiés ou déplacés, où l’engagement, les pratiques tenant compte des traumatismes et l’apprentissage holistique sont cruciaux. Cette approche interdisciplinaire soutient simultanément le développement physique, cognitif et émotionnel.

Vous trouverez ci-dessous un exemple de programme-cadre suivi d’exemples concrets par matière.

  • Renforcer les concepts académiques par l’apprentissage kinesthésique

  • Promouvoir le travail d’équipe, la confiance et la communication

  • Traiter les traumatismes et les déplacements par le biais de jeux structurés et significatifs

  • Rendre l’apprentissage accessible, engageant et pertinent pour la vie réelle
Jour
Focus
Sujets intégrés
Activité sportive
Résultats de l’apprentissage
Mon
Les chiffres en action
Math + PE
Relais par équipe avec suivi du score
Pratiquez l’addition, la soustraction, les pourcentages
Mar
Corps et mouvement
Science et santé
Course d’obstacles
Apprendre l’anatomie humaine, les articulations, l’utilisation de l’énergie
Mercredi
Jeux de mots
Langue + théâtre
Récit sportif
Développer le vocabulaire et les compétences en matière de communication
Jeu
Jeux d’équipe culturels
Études sociales + éthique
Jeux traditionnels de différentes cultures
Apprendre la diversité, l’empathie
Vendredi
L’art en mouvement
Arts + Géométrie
Jeux de danse ou de rythme
Explorer la forme, le rythme, l’expression créative

🧮 Mathématiques

  • Comptage des points lors d’une course de relais: Les élèves notent les temps au tour, calculent des moyennes, comparent des fractions.
  • Angles au basket-ball: Apprenez à connaître les angles et la trajectoire des tirs de basket-ball.
  • Volume et distance: Estimez et mesurez la distance parcourue par une balle ; convertissez les unités (mètres en pieds).

🔬 Science

  • Systèmes corporels et exercices: Identifiez les parties du corps, les muscles utilisés dans un mouvement spécifique (par exemple, les fentes).
  • Expérience sur la fréquence cardiaque: Comparez les fréquences cardiaques au repos et en activité ; présentez les résultats sous forme de graphiques.
  • Physique du sport: Explorez la force, la friction, l’équilibre et la gravité à l’aide de poutres ou de ballons d’équilibre.

🗣️ Langue et alphabétisation

  • Journalisme sportif: Rédiger ou présenter un résumé de match ou interviewer un coéquipier.
  • Mouvement et vocabulaire: Utilisez les charades ou la narration physique pour apprendre de nouveaux mots.
  • Rédaction de chants d’équipe: Composez des chants ou des poèmes originaux sur le fair-play et le travail d’équipe.

🎨 Arts

  • Chorégraphiez une histoire: Utilisez le mouvement pour représenter un événement historique ou un conte populaire.
  • Conception d’équipements sportifs: Créez des logos, des uniformes ou des outils de jeu personnalisés avec des matériaux locaux.
  • Jeu d’ombres: utiliser les mouvements du corps et des accessoires pour jouer des scènes ou des sentiments.

🌐 Études sociales et citoyenneté

  • Semaine des jeux culturels: Présentez les sports pratiqués par les différentes communautés de réfugiés (kabaddi, sepak takraw, etc.).
  • L‘éthique dans le sport: Discutez de l’équité, de l’inclusion et des rôles de leadership.
  • Cartographie du mouvement: Utilisez des cartes pour représenter les sites olympiques ou les origines des jeux traditionnels.

🎯 Pourquoi ça marche

  • Adaptation culturelle: Vous pouvez adapter les jeux et les niveaux académiques en fonction de l’origine des participants.
  • Il ne nécessite que peu de ressources: De nombreuses activités peuvent être réalisées avec des objets trouvés, des tableaux dessinés à la main ou l’espace naturel.
  • Inclusif et tenant compte des traumatismes: Le mouvement favorise la guérison, tandis que l’apprentissage intégré maintient l’engagement des élèves.
  • Multilingue et adaptable à plusieurs niveaux: Les activités peuvent être enseignées à l’aide de supports visuels, de mouvements et d’un soutien par les pairs.

Le rôle de l'éducation dans l'intégration au marché du travail

Dans le contexte de l’intégration au marché du travail, l’éducation sert de pont essentiel entre la dépendance et l’indépendance, permettant aux jeunes réfugiés d’acquérir à la fois les compétences et la confiance nécessaires pour s’épanouir dans leur société d’accueil. Pour les mineurs réfugiés non accompagnés, l’éducation n’est pas seulement une question d’apprentissage en classe – c’est le point d’entrée vers l’inclusion sociale, le développement personnel et la stabilité à long terme. En allant à l’école, ils acquièrent des compétences essentielles en lecture, écriture et calcul, mais surtout, ils développent leur résilience, leur capacité à résoudre des problèmes et des compétences sociales que les employeurs apprécient de plus en plus.

L’éducation est également un facteur de protection. Les jeunes réfugiés qui restent à l’école sont moins vulnérables au travail des enfants, à l’exploitation économique ou au recrutement dans des activités illicites. Les écoles offrent un environnement structuré qui favorise la sécurité, l’appartenance et le soutien des pairs, autant d’éléments qui contribuent à améliorer la santé mentale et la préparation au travail. En outre, l’exposition à la langue, à la culture et aux valeurs civiques du pays d’accueil dans le cadre de l’enseignement renforce les compétences interculturelles, un attribut essentiel sur les marchés du travail diversifiés d’aujourd’hui.

Tout aussi important, l’éducation aide à prévenir l’exclusion sociale et les crises d’identité auxquelles de nombreux mineurs non accompagnés sont confrontés lorsqu’ils s’adaptent à une nouvelle société. Le déplacement perturbe souvent le sentiment d’identité et d’appartenance d’un jeune, qui se retrouve coincé entre son héritage culturel et les exigences de la communauté d’accueil. Les écoles offrent un espace où les identités peuvent être nourries de manière positive : en apprenant avec leurs pairs, en participant à des activités extrascolaires et en voyant leurs origines reconnues, les mineurs réfugiés peuvent construire une image de soi plus forte et plus stable. Ce processus réduit les sentiments de marginalisation et les aide à éviter l’isolement qui pourrait autrement entraver l’intégration et les perspectives d’emploi.

D’un point de vue économique, l’éducation a un impact direct sur l’employabilité. Les recherches montrent régulièrement qu’un niveau de scolarité plus élevé se traduit par de meilleures perspectives d’emploi, des salaires plus élevés et une plus grande participation à la vie économique. Pour les réfugiés mineurs, un enseignement secondaire ou professionnel, même partiel, peut faire la différence entre le chômage de longue durée et un travail sérieux et digne. L’enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP), l’apprentissage et les plateformes d’apprentissage numérique offrent des passerelles pratiques vers des secteurs en pénurie de main-d’œuvre, tels que les soins de santé, les métiers spécialisés et les technologies de l’information.

Enfin, l’éducation joue un rôle systémique dans l’intégration. Les sociétés d’accueil bénéficient du fait que les jeunes réfugiés sont habilités à contribuer de manière productive plutôt que d’être exclus ou marginalisés. Les écoles et les établissements professionnels servent de passerelles entre les jeunes réfugiés et les employeurs locaux, en créant des possibilités de mentorat, de stages et de placement. De cette manière, l’éducation ne sert pas seulement l’individu, mais renforce également les communautés et les marchés du travail en cultivant une main-d’œuvre qualifiée, adaptable et diversifiée.

Enseignement et formation professionnels (EFP)

Les parcours professionnels sont essentiels pour relier l’éducation au marché du travail, en particulier pour les jeunes qui ne suivent pas les parcours académiques traditionnels. Le système dual allemand, qui combine l’apprentissage en classe et en entreprise, illustre la manière dont les réfugiés peuvent acquérir une expérience pratique tout en poursuivant leurs études. Ce modèle s’est avéré particulièrement efficace pour aider les jeunes migrants à acquérir non seulement des compétences techniques, mais aussi des habitudes sur le lieu de travail, des réseaux sociaux et une compréhension de la culture professionnelle du pays d’accueil.

D’autres pays européens développent également des initiatives de formation professionnelle, en particulier dans les secteurs où la pénurie de main-d’œuvre est aiguë, tels que les soins de santé, la construction, les métiers spécialisés, l’hôtellerie et les professions numériques. Ces programmes comprennent souvent un soutien linguistique, un mentorat et une orientation culturelle, ce qui les rend accessibles aux mineurs réfugiés non accompagnés (MNA) qui peuvent avoir du mal à suivre une scolarité normale. Dans certains contextes, les filières professionnelles accélérées permettent aux MNA de rattraper les années d’études manquées tout en obtenant des qualifications reconnues dans toute l’UE, ce qui améliore la mobilité et les perspectives à long terme.

Le projet du Cedefop sur les systèmes d’EFP en Europe montre clairement que les pays européens présentent une grande diversité dans la manière dont ils organisent l’EFP, mais avec des facteurs de réussite communs qui sont particulièrement pertinents pour les mineurs réfugiés non accompagnés (MNA). Parmi ces facteurs, on peut citer une forte coopération entre les secteurs public et privé (en particulier dans les programmes d’apprentissage), des modèles de financement qui couvrent non seulement les coûts institutionnels, mais aussi le soutien à l’apprenant (voyages, outils, frais de subsistance), ainsi que de solides mécanismes d’orientation et de validation pour tenir compte de l’apprentissage antérieur dans des contextes non formels ou informels :

Dispositifs de financement CEDEFOP+2 qui partagent les coûts entre plusieurs parties prenantes : les gouvernements, les employeurs, parfois les apprenants eux-mêmes. Les États offrent souvent des subventions, des allocations ou des aides à l’hébergement aux apprentis (ou aux étudiants en EFP) afin de réduire les obstacles liés aux coûts.

La validation de l’apprentissage non formel et informel (NFIL ou RPL – reconnaissance des acquis de l’expérience)CEDEFOP+2CEDEFOP+2 pour que les jeunes dont les études ont été interrompues – ou qui ont acquis des compétences en dehors de la scolarité formelle – puissent voir ces compétences reconnues. Cela aide les MNA à entrer dans l’EFP à des niveaux appropriés, sans répétition inutile.

Les apprentissages et l’apprentissage par letravailCEDEFOP+2CEDEFOP+2, dont le Cedefop souligne qu’ils contribuent à faciliter les transitions entre l’école et le monde du travail. L’apprentissage permet à l’enseignement et à la formation professionnels d’être plus directement liés aux besoins du marché du travail et offre aux MNA à la fois des compétences et une voie d’accès à l’emploi.

Flexibilité des politiques et subventions pour lesapprenantsCEDEFOP+2CEDEFOP+2, telles que des incitations financières, des subventions ou des allocations pour couvrir les coûts supplémentaires (transport, outils, frais de subsistance), afin que les MNA, qui peuvent avoir un soutien financier limité, ne soient pas exclus des possibilités d’EFP.

Adaptabilité dusystèmeCEDEFOP+1: Dans certains pays, les prestataires d’EFP sont en mesure d’adapter leur offre aux demandes du marché du travail (économie verte, compétences numériques, soins de santé, etc.), ce qui est essentiel pour garantir que la formation des MNA débouche sur un emploi.

Pour les MNA, ces caractéristiques sont vitales : elles garantissent que la formation professionnelle est abordable, pertinente et accessible. En outre, des éléments tels que le mentorat, l’orientation professionnelle et la reconnaissance des compétences antérieures aident à combler les lacunes causées par une éducation interrompue, faisant de l’EFP une voie viable vers un emploi stable et l’intégration.

Étude de cas

L'enseignement et la formation professionnels en Europe

Base de données sur l’EFP en Europe – descriptions détaillées des systèmes d’EFP

Cas :

Veuillez comparer les systèmes de formation professionnelle allemand et norvégien avec le pays que vous représentez :

Allemagne – Le système double (largement considéré comme une référence en Europe)

  • Structure: Combine l’apprentissage en classe (dans les écoles professionnelles) et l’apprentissage rémunéré en entreprise.
  • L’échelle: Très importante et institutionnalisée ; environ la moitié des jeunes Allemands entrent dans des filières d’EFP.
  • Implication des employeurs: Les entreprises sont fortement impliquées dans l’élaboration des programmes et le financement de la formation, ce qui garantit un alignement étroit sur les besoins du marché du travail.
  • Points forts:
    • Extrêmement efficace pour faciliter les transitions entre l’école et le travail.
    • Forte réputation auprès des employeurs → forte employabilité.
    • Intégration profonde avec les secteurs industriels (automobile, ingénierie, soins de santé, etc.).
  • Défis:
    • Les conditions d’entrée peuvent être exigeantes pour les réfugiés/URM (compétences linguistiques, documents).
    • Moins de flexibilité une fois inscrit ; difficile de changer de domaine en cours de formation.

Norvège – Un EFP flexible et socialement favorable

  • Structure: Généralement 2 ans d’école + 2 ans d’apprentissage (« modèle 2+2 »), bien qu’il existe des parcours flexibles.
  • Focus: équilibre entre les besoins du marché du travail et les principes d’inclusion sociale et de bien-être.
  • Points forts:
    • Grande flexibilité → permet des parcours sur mesure pour les groupes vulnérables, y compris les MNA.
    • Un soutien social important : les apprentis bénéficient souvent d’allocations financières et d’une aide à l’intégration.
    • L’accent est mis sur les secteurs émergents (énergie verte, aquaculture, soins de santé).
    • Système plus petit que celui de l’Allemagne, ce qui le rend plus adaptable et personnalisé.
  • Défis:
    • Moins de placements en apprentissage qu’en Allemagne → tous les étudiants ne trouvent pas d’entreprise formatrice.
    • Moins de reconnaissance internationale que le système allemand.
    • Une échelle plus petite et une visibilité mondiale moindre.

Regardez les vidéos suivantes pour mieux comprendre l’EFP dans les pays européens :

https://www.cedefop.europa.eu/en/videos/vocational-education-and-training-system-romania-snapshot

https://www.cedefop.europa.eu/en/videos/vocational-education-and-training-vet-finland

https://www.cedefop.europa.eu/en/videos/vocational-education-and-training-vet-system-croatia

Orientation professionnelle et reconnaissance des compétences acquises

L’orientation professionnelle est essentielle pour les mineurs réfugiés non accompagnés, car elle les aide à comprendre les options éducatives et professionnelles disponibles, à identifier leurs points forts et à prendre des décisions éclairées quant à leur avenir. De nombreux MNA arrivent avec des compétences préalables ou une expérience professionnelle informelle qui n’est souvent pas reconnue. La reconnaissance de l’apprentissage antérieur – que ce soit par des procédures formelles telles que la reconnaissance des acquis (RPL) ou par des évaluations personnalisées – garantit que ces compétences sont valorisées et peuvent être exploitées. Associée à une orientation professionnelle individualisée, cette reconnaissance permet d’éviter la perte de compétences, de raccourcir le temps d’intégration et d’augmenter la probabilité d’obtenir des résultats durables en matière d’emploi.

Pour plus d’informations, veuillez vous référer au module 4 Orientation professionnelle.

Recommandations pour les professionnels

Les professionnels qui travaillent avec les MNA devraient en priorité les guider dans les transitions entre l’éducation et l’emploi. Les principales recommandations portent sur la promotion d’un accès précoce et durable à l’éducation, la fourniture d’un soutien linguistique et scolaire structuré, l’établissement d’un lien entre les jeunes et les filières professionnelles correspondant aux pénuries de main-d’œuvre, et l’offre d’un mentorat, d’une orientation de carrière et d’un suivi psychosocial. Il est tout aussi important d’aider les MNA à reconnaître et à articuler leurs compétences existantes – tant formelles qu’informelles – afin d’accroître leur employabilité. Une collaboration étroite avec les écoles, les établissements de formation, les employeurs et les tuteurs légaux est essentielle pour garantir que les MNA bénéficient d’un soutien holistique. L’éducation n’est pas simplement une préparation à l’emploi, c’est une force de protection, d’autonomisation et de transformation dans la vie des mineurs réfugiés non accompagnés. Elle les protège de l’exploitation, renforce leur résilience et leur ouvre les portes d’un travail utile et de l’indépendance. En plaçant l’éducation au cœur des stratégies d’intégration sur le marché du travail, les professionnels, les décideurs politiques et les communautés peuvent s’assurer que les MNA sont non seulement préparés à l’emploi, mais aussi à une participation active et digne à la société. L’intégration de l’éducation et de la préparation au marché du travail est donc à la fois une obligation morale et une nécessité pratique pour une inclusion durable.

Introduction au marché du travail

Pour bien comprendre les complexités auxquelles sont confrontés les jeunes migrants et réfugiés sur le marché du travail, ce module adopte une approche holistique, en s’appuyant notamment sur la théorie de la perspective écologique. Développée par Urie Bronfenbrenner, cette théorie postule que le développement d’un individu est influencé par divers systèmes environnementaux interconnectés. Pour les jeunes migrants et réfugiés, leur entrée sur le marché du travail n’est pas un événement isolé, mais plutôt une interaction dynamique au sein de multiples couches de leur environnement :

  • Microsystème : Il s’agit des environnements immédiats, tels que la famille (le cas échéant), les pairs et le centre d’accueil des migrants où vous travaillez. Vos interactions directes et les réseaux de soutien que vous aidez à mettre en place sont essentiels à cet égard.
  • Mésosystème : Il s’agit des interactions entre différents microsystèmes. Par exemple, le lien entre le centre d’accueil et les employeurs locaux, ou entre l’établissement d’enseignement du jeune et les lieux de travail potentiels.
  • Exosystème : Il s’agit d’environnements externes qui affectent indirectement le jeune. Il s’agit par exemple des politiques gouvernementales locales en matière d’emploi, de l’attitude de la communauté à l’égard des migrants et de la disponibilité des transports publics pour se rendre sur les lieux de travail.
  • Macrosystème : Il s’agit des valeurs culturelles, des lois, des coutumes et des conditions socio-économiques au sens large. Le droit du travail européen et national, les attitudes dominantes à l’égard de la migration et le climat économique du pays d’accueil relèvent tous de cette couche.
  • Chronosystème : Cette dimension rend compte de l’influence du temps et des changements historiques sur ces systèmes. La nature évolutive des politiques migratoires, les crises économiques ou les progrès technologiques (comme l’IA dans la recherche d’emploi) sont des exemples d’influences du chronosystème.

Figure 1. Théorie des systèmes écologiques de Bronfenbrenner – développée par SimplyPsychology

En appliquant cette optique écologique, nous reconnaissons que la réussite d’un jeune migrant sur le marché du travail ne dépend pas uniquement de ses compétences ou de ses efforts individuels. Elle est profondément liée aux systèmes de soutien disponibles, aux cadres juridiques et politiques en place, au contexte sociétal plus large et à la manière dont ces différentes couches interagissent.

Cartographier les possibilités offertes par l'industrie et le marché du travail

Il est essentiel de comprendre la dynamique spécifique du marché du travail de chaque pays partenaire pour fournir des conseils ciblés et efficaces. Bien que les paysages économiques soient fluides, certains secteurs présentent des opportunités ou sont confrontés à des pénuries de main-d’œuvre importantes.

Appliquer la stratégie fournie pour analyser la dynamique du marché du travail de votre pays, identifier les opportunités et les défis clés, et recommander des orientations ciblées pour la main-d’œuvre.

Exploration des principales industries et des forces économiques

Cette sous-section fournira une vue d’ensemble des principales industries et forces économiques des pays partenaires (Belgique, Allemagne, Espagne, Grèce, Bulgarie et Norvège), qui devrait toujours être contrastée par des informations locales actualisées, car les changements des marchés du travail européens et nationaux et les avancées technologiques font évoluer la situation.

Belgique :

  • Principales industries : Services (en particulier la finance, les soins de santé et l’éducation), industrie manufacturière (automobile, produits chimiques, aliments et boissons). L’industrie manufacturière reste importante, notamment dans les secteurs de l’automobile, de la chimie, de l’alimentation et des boissons. Sa situation centrale en Europe fait de la logistique et du transport, notamment par le biais de grands ports comme Anvers, un pilier économique essentiel. La biotechnologie est également un secteur en expansion (CEDEFOP, n.d.a ; Économie de la Belgique, n.d.).
  • Atouts économiques : la Belgique bénéficie d’une infrastructure très développée, d’une forte orientation vers l’exportation, d’une main-d’œuvre qualifiée et multilingue, et de sa position stratégique en tant que plaque tournante en Europe. Les services représentent une part importante de son PIB (Commission européenne, 2024b).

Figure 2. Drapeau belge. source : Pexels. Auteur : pauldeetman

Allemagne :

  • Principales industries : L’Allemagne est réputée pour son secteur manufacturier, en particulier dans les domaines de l’automobile, de l’ingénierie mécanique, de la chimie et de l’ingénierie électrique. Le secteur des services, y compris les technologies de l’information et les soins de santé, représente la plus grande part du PIB, reflétant une économie diversifiée et avancée (GTAI, n.d. ; Commission européenne, 2024c).
  • Atouts économiques : l’Allemagne est la plus grande économie d’Europe, caractérisée par une forte capacité d’innovation, une main-d’œuvre hautement qualifiée et son statut d’exportateur mondial de premier plan. Son système de formation professionnelle bien établi (système dual) contribue de manière significative à sa main-d’œuvre qualifiée (GTAI, n.d.).

Figure 3. Drapeau allemand. Source : Pexels. Auteur : ingo

Espagne :

  • Principales industries : Le tourisme est la pierre angulaire de l’économie espagnole, aux côtés d’un important secteur agricole et agroalimentaire. Parmi les autres industries importantes, citons le secteur automobile, les énergies renouvelables et un secteur technologique en pleine expansion, en particulier dans les grands centres urbains comme Madrid et Barcelone (Commission européenne, 2024e).
  • Atouts économiques : l’Espagne possède une économie diversifiée, une forte attractivité en tant que destination touristique mondiale et des investissements croissants dans les technologies vertes. Sa position géographique stratégique relie l’Europe à l’Afrique et à l’Amérique latine, facilitant les échanges commerciaux et culturels.

Figure 4. Drapeau espagnol. Source : Pexels Auteur : Pixabay

La Grèce :

  • Principales industries : Le tourisme et le transport maritime sont les principaux piliers de l’économie grecque. D’autres secteurs notables sont l’agriculture, la transformation des aliments et les produits pharmaceutiques. Bien qu’il soit encore en développement, le secteur technologique émerge et les projets d’infrastructure en cours créent de nouvelles opportunités économiques (Enterprise Greece, n.d. ; European Commission, 2023a).
  • Atouts économiques : la Grèce bénéficie de son immense potentiel touristique, d’un emplacement maritime stratégique et d’une attention croissante portée aux initiatives de transformation numérique visant à moderniser son économie (Enterprise Greece, n.d.).

Figure 5. Drapeau grec. Source : Pexels. Auteur : andersbk

Bulgarie :

  • Principales industries : Les technologies de l’information, en particulier l’externalisation des technologies de l’information, sont un secteur important et en croissance rapide. D’autres secteurs importants sont les composants automobiles, l’industrie légère, l’agriculture et le tourisme (Coface, n.d. ; EURES, n.d.b).
  • Atouts économiques : la Bulgarie offre des coûts de main-d’œuvre compétitifs, une main-d’œuvre qualifiée dans le domaine des technologies de l’information et une situation stratégique dans le sud-est de l’Europe. Son adhésion à part entière à l’UE renforce encore ses liens économiques et son accès au marché unique (Coface, n.d.).

Figure 6. Drapeau bulgare. Source : Pixabay : Pixabay. Auteur : jorono

Norvège :

  • Principales industries : Le secteur pétrolier (pétrole et gaz) est la pierre angulaire de l’économie norvégienne, complété par une solide industrie des produits de la mer (aquaculture et pêche), le transport maritime et les énergies renouvelables (principalement l’hydroélectricité). Le secteur public joue également un rôle important (International Trade Administration, n.d. ; Statistics Norway, 2023).
  • Atouts économiques : l’économie norvégienne est très robuste, grâce à la richesse de ses ressources naturelles, à son niveau de vie élevé et à son système de protection sociale complet. L’accent est mis de plus en plus sur le développement des industries vertes et des technologies de pointe (International Trade Administration, n.d.).

Figure 7. Drapeau norvégien. Source : Pixabay : Pixabay. Auteur : Corentin Julliard Corentin Julliard

Pénurie professionnelle et domaines prioritaires

Identification des pénuries professionnelles et des domaines prioritaires pour les besoins en main-d’œuvre

Il est essentiel de comprendre les pénuries de compétences pour orienter les jeunes vers des carrières prometteuses et des formations pertinentes. Ces pénuries reflètent souvent des changements démographiques, des avancées technologiques et des priorités économiques.

Domaines de pénurie communs à plusieurs pays (avec des variations d’intensité) :

  • Soins de santé : Dans toute l’Europe, y compris en Belgique, en Allemagne et en Grèce, la demande de professionnels de la santé, tels que les infirmières, les médecins et les aides-soignants, est constante et forte. Cette demande est principalement due au vieillissement de la population et à l’augmentation des besoins en matière de soins de santé (EURES, n.d.b ; Autorité européenne du travail, 2024 ; Group Working, 2025).

  • Professions de l’informatique et du numérique : La transformation numérique s’accélère dans tous les pays partenaires, créant une forte demande de professionnels de l’informatique qualifiés. Les postes de développeurs de logiciels, de spécialistes de la cybersécurité, d’analystes de données et de support informatique sont universellement recherchés (EURES, n.d.c ; GTAI, n.d. ; Cedefop, 2025).

  • Métiers spécialisés : Les métiers qualifiés connaissent une pénurie généralisée, car les travailleurs expérimentés partent à la retraite et moins de jeunes s’engagent dans ces domaines. Cela concerne des professions telles que les électriciens, les plombiers, les charpentiers, les soudeurs et les mécaniciens. Il s’agit d’un problème important dans des pays comme la Belgique et la Norvège (EURES, n.d.a ; EURES, n.d.e ; BBVA Research, 2025).

  • L’hôtellerie et le tourisme : Dans les pays où le tourisme est une industrie majeure, comme l’Espagne et la Grèce, il y a des pénuries fréquentes et importantes de travailleurs dans des rôles tels que les cuisiniers, les serveurs et le personnel hôtelier, en particulier pendant les saisons de pointe (Think Europe, 2025 ; Autorité européenne du travail, 2024 ; EURES, n.d.d).

  • Ingénierie : Diverses disciplines de l’ingénierie, dont le génie civil, la mécanique et l’électricité, sont en demande constante, en particulier dans les solides secteurs de la fabrication et de l’automobile en Allemagne et dans l’industrie énergétique en Norvège (Group Working, 2025 ; International Trade Administration, n.d.).

  • Logistique et transport : La pénurie de chauffeurs routiers, de travailleurs d’entrepôts et de coordinateurs logistiques est un problème reconnu dans l’UE. Il s’agit d’une préoccupation majeure dans les pays dont l’économie est fortement orientée vers l’exportation (EURES, n.d.a ; Autorité européenne du travail, 2024).

Stratégies pour les professionnels :

  • Restez informé : Consultez régulièrement les rapports nationaux et régionaux sur le marché du travail, les données des services publics de l’emploi (comme l’Observatorio de las Ocupaciones en Espagne) et les publications d’organisations telles qu’EURES pour vous tenir au courant des pénuries de compétences spécifiques et évolutives.

  • Orientation de la formation professionnelle : Orienter les jeunes vers des programmes d’enseignement et de formation professionnels (EFP) qui correspondent aux pénuries de compétences identifiées. De nombreux pays, en particulier l’Allemagne avec son « système double », disposent de solides programmes d’EFP qui peuvent déboucher sur des emplois stables et très demandés.

  • Compétences linguistiques : Souligner l’importance cruciale de la maîtrise de la langue du pays d’accueil, car elle constitue souvent un obstacle majeur à l’accès à un emploi qualifié, même dans les secteurs à forte demande (Group Working, 2025).

  • Compétences transférables : Aidez les jeunes à identifier la manière dont leurs compétences existantes, même si elles proviennent d’un travail informel ou d’expériences dans leur pays d’origine, peuvent être adaptées pour répondre aux exigences des métiers en pénurie.

  • Culture numérique : Promouvoir la culture numérique et les compétences informatiques de base, qui sont de plus en plus essentielles dans tous les secteurs et constituent souvent une condition préalable à l’exercice d’un grand nombre de professions en pénurie.

Introduction au droit européen et national

Il est essentiel de s’orienter dans le paysage juridique pour garantir la protection et les droits des jeunes migrants et réfugiés sur le marché du travail. Cette section donne un aperçu des aspects essentiels du droit du travail, en mettant l’accent sur la prévention du travail des enfants et de l’exploitation économique. Il est essentiel de se rappeler que les cadres juridiques sont complexes et susceptibles d’évoluer ; ces informations servent de base à une consultation plus approfondie avec des experts juridiques, le cas échéant.

Priorité à la prévention du travail et de l’exploitation économique des enfants

La législation de l’Union européenne constitue le socle des droits du travail, qui est ensuite transposé et développé par la législation nationale. Pour la Norvège, qui n’est pas membre de l’UE, les accords qu’elle a conclus avec l’UE alignent souvent sa législation du travail sur les directives européennes, garantissant ainsi un niveau de protection similaire. Le principal instrument juridique régissant ce domaine est la directive 94/33/CE du Conseil relative à la protection des jeunes au travail (EUR-Lex, n.d.).

Principes clés du droit du travail européen applicables aux jeunes travailleurs :

  • Âge minimum d’admission à l’emploi : En règle générale, l’âge minimum d’admission à l’emploi dans l’UE est de 15 ans ou l’âge de la fin de la scolarité obligatoire, si celui-ci est plus élevé. Des exceptions sont prévues pour les « travaux légers » pour les 13-14 ans, ainsi que pour les activités culturelles, artistiques et sportives, avec l’autorisation préalable d’une autorité compétente (Commission européenne, n.d.c ; EUR-Lex, n.d.).
  • Temps de travail : la directive fixe des limites strictes aux heures de travail des jeunes travailleurs. Par exemple, les adolescents (ceux âgés de 15 à 18 ans qui ne sont plus soumis à la scolarité obligatoire) ont généralement une semaine de travail maximale de 40 heures. Les enfants (moins de 15 ans) ne peuvent travailler plus de 2 heures par jour d’école et 12 heures par semaine, ces limites étant légèrement élargies pendant les vacances scolaires (Atena, n.d.). Le travail de nuit est interdit pour les jeunes, avec des heures spécifiques définies pour protéger leur repos et leur éducation.
  • Périodes de repos : Les jeunes travailleurs ont droit à des périodes de repos obligatoires. Celles-ci comprennent une période minimale de repos journalier d’au moins 12 heures consécutives et une période minimale de repos hebdomadaire de deux jours consécutifs (EUR-Lex, n.d.). Ces règles visent à prévenir le surmenage et à garantir un temps suffisant pour la récupération et le développement personnel.
  • Santé et sécurité : Les employeurs ont l’obligation légale de protéger les jeunes travailleurs contre les dangers. La directive prévoit des dispositions spécifiques pour les protéger des travaux qui dépassent leurs capacités physiques ou mentales, qui les exposent à des substances dangereuses ou qui présentent un risque élevé d’accident. Les employeurs doivent procéder à une évaluation des risques avant qu’un jeune ne commence à travailler et fournir la formation et la supervision nécessaires (EUR-Lex, n.d.).
  • Traitement équitable : Comme le souligne la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, tous les travailleurs, y compris les jeunes migrants et les réfugiés, sont protégés contre la discrimination fondée sur la nationalité, l’origine ou d’autres caractéristiques protégées. L’interdiction du travail des enfants et la protection des jeunes au travail sont explicitement énoncées à l’article 32 de cette charte (Synergy, n.d.).
  • Salaires : Bien qu’il n’existe pas de salaire minimum harmonisé au niveau de l’UE, le principe d’un salaire équitable est encouragé. La plupart des États membres disposent de lois nationales sur le salaire minimum, qui s’appliquent également aux jeunes travailleurs, bien que les taux spécifiques puissent varier en fonction de l’âge ou de l’expérience.

En tant que professionnel, il est essentiel que vous compreniez ce cadre. Il constitue la base juridique qui vous permettra de défendre les droits des jeunes que vous aidez et de veiller à ce que leur emploi soit sûr, équitable et ne compromette pas leur éducation ou leur bien-être.

Spécificités nationales pour les jeunes réfugiés et mineurs non accompagnés (principes généraux)

📂 Catégorie
💡 Thème principal
🧩 Actions / stratégies clés
🎯 Résultats attendus
Statut juridique et accès au marché du travail
Varie selon les pays en fonction du statut d’asile, de l’âge et de la durée du séjour.
– Confirmez les règles nationales avec des experts juridiques ou des services de l’emploi
– L’accès à la main-d’œuvre se fait généralement dans les 9 mois (directive 2013/33/UE)
– La priorité peut être accordée aux citoyens de l’UE ou aux résidents de longue durée.
✅ Clarté juridique pour chaque cas
✅ Parcours d’emploi justes et conformes
Âge de la majorité et règles d’emploi
Définit quand les mineurs peuvent travailler
– Âge de la majorité : 18 ans
– Certains autorisent le travail à partir de 16-17 ans avec l’accord du tuteur
– L’emploi ne doit pas interférer avec l’éducation ou le bien-être.
✅ Une participation au travail sûre et adaptée à l’âge
✅ La protection des droits des travailleurs mineurs
Le principe de l’éducation d’abord
L’éducation, principal outil d’intégration
– Priorité à l’éducation et à la formation professionnelle
– L’emploi n’est autorisé qu’après des progrès scolaires significatifs
– Le travail est considéré comme un complément à l’éducation
✅ Des bases éducatives solides
✅ Des opportunités d’apprentissage et de travail équilibrées
Supervision et tutelle légale
Les tuteurs veillent à ce que l’engagement professionnel soit légal et sûr
– Le tuteur ou l’autorité de l’État doit consentir au travail
– Doit s’assurer que le travail ne nuit pas à l’éducation ou à la santé
– Supervise les conditions de travail et le respect des droits
✅ Protection contre l’exploitation
✅ Participation du tuteur à toutes les décisions en matière d’emploi
Belgique
Une approche très protectrice
– Le travail est autorisé après 4 mois pour les demandeurs d’asile
– Des permis spécifiques sont nécessaires pour les mineurs
– La scolarisation est prioritaire
✅ Accès contrôlé
✅ Accent mis sur la poursuite de la scolarité
Allemagne
Un cadre juridique solide pour le travail de jeunesse
– Régie par la Jugendarbeitsschutzgesetz (loi sur la protection de l’emploi des jeunes)
– Limites strictes en matière d’horaires et de types de travail
– Accès au marché du travail après 6 mois
✅ Conditions de travail sûres
✅ Protection juridique des mineurs
Espagne
Élargir l’accès grâce aux réformes
– L’âge minimum pour travailler est de 16 ans avec le consentement du tuteur
– Les demandeurs d’asile peuvent travailler après 6 mois
– Les réformes permettent aux jeunes de 16 à 18 ans sous tutelle d’obtenir des permis de travail et de séjour
✅ Amélioration de l’employabilité
✅ Simplification de l’accès au permis pour les jeunes pris en charge
Grèce
Accès rapide au marché du travail assorti d’une protection
– Accès au travail après 2 mois de demande d’asile
– Désignation de tuteurs pour les mineurs vulnérables
– Soutien à l’intégration dans la formation professionnelle
✅ Inclusion précoce dans la formation et le travail
✅ Fortes protections de la tutelle
Bulgarie
Accès précoce avec contrôle de la protection de l’enfance
– Accès au travail après 3 mois
– Un travailleur social est requis dans les procédures judiciaires
– L’accent est mis sur la consultation et la sécurité
✅ Implication dans le soutien social
✅ Respect des normes de protection de l’enfance
Norvège
Système à plusieurs niveaux basé sur l’âge et le statut de résident
– Âge minimum pour travailler : 15 ans, travaux légers à partir de 13 ans sous surveillance
– Les réfugiés non ressortissants de l’UE ou de l’EEE ont besoin d’un permis de séjour leur permettant de travailler
– Régi par la loi sur l’environnement de travail
✅ Emploi réglementé pour les jeunes
✅ Travail lié au statut de protection

Cette vue d’ensemble constitue une base solide, mais la complexité de ces réglementations souligne la nécessité pour les professionnels de consulter en permanence les experts juridiques nationaux et les autorités publiques compétentes afin de s’assurer que les conseils fournis sont exacts et adaptés à la situation spécifique de chaque jeune.

Priorité à la prévention du travail et de l'exploitation économique des enfants

La vulnérabilité des jeunes réfugiés et migrants non accompagnés les rend particulièrement vulnérables au travail des enfants et à l’exploitation économique. Les professionnels doivent être vigilants et équipés pour identifier et traiter ces risques.

Qu'est-ce que le travail des enfants ?

L’Organisation internationale du travail (OIT) définit le travail des enfants comme « un travail qui prive les enfants de leur enfance, de leur potentiel et de leur dignité, et qui est préjudiciable à leur développement physique et/ou mental ». Il s’agit d’un travail qui interfère avec leur scolarité, les oblige à quitter l’école prématurément ou à combiner la fréquentation de l’école avec un travail excessivement long et pénible (OIT, n.d.a). Les pires formes de travail des enfants, telles que définies par la convention n° 182 de l’OIT, incluent toutes les formes d’esclavage, telles que la vente et le trafic d’enfants, la servitude pour dettes, le travail forcé et l’utilisation d’enfants pour des activités illicites (OIT, n.d.b).

Indicateurs d'exploitation potentielle :

Les professionnels doivent être conscients des indicateurs suivants, qui peuvent indiquer qu’une jeune personne peut être victime d’exploitation ou de traite. Ces signes sont souvent mis en évidence dans les rapports d’organisations telles que la Commission européenne et l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) (Commission européenne, 2025 ; FRA, n.d.).

  • Inférieur à l’âge légal de travail : Tout travail effectué par un enfant n’ayant pas atteint l’âge minimum légal d’admission à l’emploi, tel que défini par la législation nationale et les conventions de l’OIT.
  • Heures excessives : Les heures de travail qui sont anormalement longues, qui empêchent la fréquentation de l’école ou qui se prolongent tard dans la nuit, entravant ainsi le droit de l’enfant à l’éducation et au repos.
  • Conditions dangereuses : L’engagement dans des environnements de travail dangereux ou malsains, ou dans des tâches inadaptées à leur âge. Il peut s’agir de travailler avec des machines dangereuses, d’être exposé à des substances dangereuses ou de travailler dans des espaces confinés.
  • Travail non rémunéré ou sous-payé : Le fait de ne pas être payé, d’être très mal payé ou de percevoir un salaire nettement inférieur au salaire minimum légal.
  • Servitude pour dettes/travail forcé : être contraint de travailler pour rembourser une dette réelle ou supposée, ou ne pas pouvoir quitter librement son emploi en raison de menaces ou de coercition.
  • Isolement et contrôle : L’isolement des réseaux sociaux, la rétention des documents d’identité ou de voyage, les menaces et l’intimidation de la part d’un employeur ou d’un trafiquant.
  • Absence de contrat/travail informel : Travailler sans contrat officiel, sans sécurité sociale ou autres protections légales, ce qui les rend très vulnérables.
  • Préjudice physique ou psychologique : signes de fatigue, de blessure, de peur, d’anxiété ou de dépression pouvant être liés aux conditions de travail.

Figure 8. Jeune travailleur. Sources : Pexels. Auteur : mikhail nilov

Rôle des professionnels dans la prévention

En tant que professionnel, votre rôle est primordial dans la protection de ces personnes vulnérables. La Commission européenne et les organismes internationaux soulignent l’importance d’une approche multidimensionnelle de la protection des enfants dans les contextes migratoires (Commission européenne, 2025).

  • Éducation et sensibilisation : Sensibilisez les jeunes à leurs droits en matière de travail, aux dangers de l’exploitation et aux endroits où ils peuvent demander de l’aide.
  • Vigilance et observation : Soyez attentifs aux signes d’exploitation chez les jeunes que vous aidez et maintenez un environnement de confiance dans lequel ils se sentent à l’aise pour partager leurs inquiétudes.
  • Conseils juridiques : Veillez à ce que l’emploi des jeunes soit conforme à la législation nationale du travail, notamment en ce qui concerne l’âge, les heures de travail et le type de travail.
  • Promouvoir l’emploi formel : Encouragez et aidez à la recherche d’un emploi formel, légal, avec des contrats et une sécurité sociale.
  • Mécanismes de signalement : Connaître les agences nationales et locales chargées d’enquêter sur le travail des enfants, l’exploitation du travail et la traite des êtres humains (par exemple, les inspections du travail, la police et les services sociaux). L’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) souligne la nécessité de mettre en place des mécanismes de signalement sûrs et efficaces pour les travailleurs exploités (FRA, n.d.).
  • Collaboration : Travaillez avec les organisations d’aide juridique, les ONG et les services de protection de l’enfance pour garantir un soutien et une intervention complets.
  • Des conditions de vie sûres : Plaidez pour des conditions de vie stables et sûres pour les mineurs non accompagnés, car l’insécurité peut les pousser à des situations d’exploitation (UNICEF, n.d.).
  • Soutien psychosocial : Fournir ou faciliter l’accès à un soutien psychosocial aux personnes susceptibles d’avoir été victimes d’exploitation, afin de les aider à se remettre de leur traumatisme et à reconstruire leur vie.

Formation à la rédaction de CV et de candidatures

Des CV et des demandes d’emploi efficaces sont des passerelles essentielles vers l’emploi. Pour les jeunes migrants et réfugiés, la rédaction de ces documents peut s’avérer particulièrement difficile en raison des barrières linguistiques, de la méconnaissance des normes locales et de la difficulté à formuler leurs expériences. Cette section fournit des conseils pratiques, y compris l’utilisation innovante d’outils d’intelligence artificielle.

Guide pour l’identification et l’articulation des compétences non techniques et des compétences non techniques

Un dossier de candidature solide met en évidence les aptitudes « solides » et « douces ». Aider les jeunes à les identifier et à les formuler est une étape cruciale.

  • Les compétences techniques : Il s’agit d’aptitudes mesurables et enseignables qui sont souvent spécifiques à un emploi ou à un secteur d’activité. Elles peuvent être acquises par l’éducation, la formation ou l’expérience professionnelle.
    • Exemples : Maîtrise d’une langue spécifique (par exemple, l’arabe (dariya) ou l’ourdou, ainsi que la langue du pays d’accueil), permis de conduire, maîtrise de logiciels (par exemple, Microsoft Office, outils de conception), compétences professionnelles spécifiques (par exemple, menuiserie, soudure, cuisine, codage de base), saisie de données, utilisation de machines.
    • Comment l’identifier ? Posez des questions sur la formation formelle, le travail antérieur (même informel), les passe-temps qui impliquent des compétences techniques et les résultats scolaires.
    • Comment articuler : Utilisez un langage clair et concis. Quantifiez les réalisations dans la mesure du possible (par exemple, « Gérer une base de données de 200 clients », « Utiliser des machines pour produire 50 unités par heure »).

  • Les compétences non techniques : Il s’agit d’attributs interpersonnels, personnels et de communication qui sont moins tangibles mais cruciaux pour réussir dans n’importe quel lieu de travail. Elles sont souvent transférables d’un emploi à l’autre et d’un secteur à l’autre.
    • Exemples : Adaptabilité, résolution de problèmes, travail en équipe, communication (verbale et écrite), résilience, gestion du temps, esprit critique, fiabilité, initiative, empathie, sensibilité culturelle, résolution de conflits.
    • Comment l’identifier ? Encouragez la réflexion sur les expériences passées (école, travail bénévole, engagement dans la communauté, voire leur voyage migratoire). Posez des questions telles que :
      • « Parlez-moi d’une fois où vous avez dû travailler avec d’autres personnes pour atteindre un objectif. (Travail d’équipe)
      • « Comment avez-vous géré une situation difficile ou un défi inattendu ? (Résolution de problèmes, adaptabilité, résilience)
      • « Comment vous assurez-vous que vos tâches sont accomplies à temps ? (Gestion du temps, fiabilité)
      • « Que faites-vous lorsque vous ne comprenez pas quelque chose ?
      • « Comment avez-vous fait face à votre déménagement dans un nouveau pays et à votre adaptation à une nouvelle culture ? (Adaptabilité, résilience, sensibilité culturelle)
    • Comment articuler : Utilisez des verbes d’action et donnez des exemples concrets tirés de vos expériences. Au lieu de « Je suis un bon communicateur », dites « J’ai communiqué efficacement les besoins et les idées au sein d’une équipe diversifiée afin de résoudre les problèmes liés au projet ».

Structure et contenu du CV

Un CV (Curriculum Vitae) type doit comprendre les éléments suivants :

  1. Informations de contact : Nom, numéro de téléphone (local), adresse électronique, profil LinkedIn (le cas échéant).
  2. Déclaration personnelle/résumé (facultatif mais recommandé) : Un paragraphe bref et percutant mettant en évidence les compétences clés, l’expérience et les aspirations professionnelles, adapté à l’emploi concerné.
  3. Expérience professionnelle : Dressez la liste dans l’ordre chronologique inverse. Indiquez le titre du poste, le nom de l’entreprise, le lieu, les dates d’emploi et 3 à 5 points décrivant les responsabilités et les réalisations (en utilisant des verbes d’action). Surtout, aidez-les à replacer le travail informel ou l’expérience acquise dans leur pays d’origine dans un contexte professionnel.
  4. Formation : Indiquez d’abord le diplôme/la qualification le plus élevé. Indiquez le nom de l’établissement, le lieu et les dates de fréquentation. Mentionnez toute formation ou certification pertinente.
  5. Compétences : Divisez-les en « Hard Skills » et « Soft Skills ». Incluez également les compétences linguistiques (avec des niveaux : élémentaire, conversationnel, courant, langue maternelle).
  6. Bénévolat/projets (facultatif) : Expérience pertinente démontrant vos compétences et votre engagement.
  7. Références : Généralement « Disponibles sur demande ».

Conseils pour la rédaction d’un CV :

  • Adaptez : Insistez sur la nécessité d’adapter le CV à chaque demande d’emploi spécifique, en reprenant les mots-clés de la description du poste.
  • Clarté et concision : Utilisez un langage clair et simple. Évitez le jargon.
  • Corrigez : Insistez sur l’importance d’une relecture méticuleuse de la grammaire et de l’orthographe.
  • Format : Veillez à ce que le texte soit clair, professionnel et facile à lire. Une à deux pages sont idéales pour les postes de débutant ou d’expérience limitée.

Des outils d'IA pour rédiger un CV efficace

Introduction aux outils d'IA qui peuvent aider à rédiger des CV efficaces

Les outils d’intelligence artificielle (IA) transforment rapidement les stratégies de recherche d’emploi. Bien qu’ils doivent être utilisés comme des assistants et non comme des substituts à l’intervention humaine, ils peuvent aider considérablement les jeunes à rédiger des candidatures plus efficaces.

Comment les outils d’IA peuvent aider :

  • Correction de la grammaire et de l’orthographe : Des outils comme Grammarly ou les correcteurs orthographiques intégrés dans les traitements de texte peuvent améliorer considérablement la qualité linguistique des candidatures écrites, en particulier pour les personnes dont la langue maternelle n’est pas celle du pays d’accueil.
  • Optimisation du contenu et des mots-clés :
    • Constructeurs de CV avec fonctions d’intelligence artificielle : De nombreuses plateformes en ligne (par exemple, Resume.io, Kickresume, Canva) proposent des suggestions de formulation, de structure et de contenu alimentées par l’IA et basées sur les descriptions de postes.
    • Outils d’analyse de mots-clés : Certains outils (ou même l’utilisation manuelle d’un générateur de nuages de mots pour les descriptions de postes) peuvent aider à identifier les mots-clés fréquemment utilisés, qui peuvent ensuite être incorporés dans le CV pour le rendre plus convivial pour les ATS (Applicant Tracking System).
  • Génération de lettres de motivation (avec prudence) : Les assistants d’écriture IA (comme ChatGPT, Google Gemini, Microsoft Copilot) peuvent générer des projets de lettres de motivation sur la base d’une description de poste et du CV du jeune.
    • Attention : Insistez sur le fait qu’il s’agit de projets. Ils doivent être soigneusement revus, personnalisés et vérifiés pour garantir l’exactitude, l’authenticité et l’authenticité de la voix. Une confiance excessive peut conduire à des informations génériques, voire incorrectes.
  • Invitations à l’identification des compétences : L’IA peut être invitée à suggérer des compétences matérielles et immatérielles pertinentes en fonction d’une fonction ou d’un secteur d’activité, afin d’aider les jeunes à réfléchir à ce qu’elles pourraient inclure.

Application pratique avec les jeunes :

  1. Expliquez le « pourquoi » : Aidez-les à comprendre que l’IA est un outil qui leur permet de renforcer leur application, et non de faire le travail à leur place.
  2. Approche collaborative : Travaillez avec eux. Utilisez l’IA comme partenaire de réflexion.
  3. Prompt Engineering (Simple) : Apprenez-leur à donner des instructions claires à l’IA. Par exemple : « Rédigez une lettre de motivation pour le poste de [titre du poste] à [nom de l’entreprise]. Mes compétences comprennent [Compétence 1], [Compétence 2], et [Compétence 3]. Je suis particulièrement intéressé par [Aspect spécifique du rôle/de l’entreprise] ».
  4. Examinez et affinez : Examinez toujours d’un œil critique le contenu généré par l’IA. Est-ce qu’il leur ressemble ? Est-il exact ? Représente-t-il vraiment leurs expériences et leurs aspirations ?
  5. Considérations éthiques : Discutez de l’importance de l’honnêteté et de l’authenticité. L’IA doit améliorer et non fabriquer.

Figure 9. CV d’un jeune. Source : Pexels. Auteur : tima-miroshnichenko

Importance de la formation aux entretiens

L'importance de la formation aux entretiens et de l'analyse des offres d'emploi pour les mineurs réfugiés non accompagnés

Les mineurs réfugiés non accompagnés sont confrontés à des défis uniques lorsqu’ils entrent sur le marché du travail. Contrairement à beaucoup de leurs pairs, ils n’ont souvent pas le soutien de leurs parents, de réseaux professionnels ou d’expérience préalable des processus de recrutement. Cela rend la transition vers l’emploi plus difficile et augmente le risque d’exclusion. Il est donc essentiel de former ces jeunes aux techniques d’entretien d’embauche et à l’analyse des offres d’emploi, non seulement pour les aider à trouver du travail, mais aussi pour favoriser leur intégration et leur indépendance.

La formation aux entretiens permet aux mineurs non accompagnés de prendre confiance en eux, de développer leurs compétences en matière de communication et de réduire l’anxiété qu’ils ressentent souvent lorsqu’ils s’adressent à des employeurs potentiels. Elle leur apprend à présenter clairement leurs points forts et à traduire leurs expériences de vie – telles que la résilience, l’adaptabilité et la résolution de problèmes – en qualités appréciées par les employeurs. De même, la formation à l’analyse des offres d’emploi leur donne la capacité de comprendre ce qu’un employeur recherche réellement. De nombreuses annonces utilisent un langage technique ou codé, qui peut être difficile à interpréter pour les jeunes qui ne connaissent pas le marché du travail. Apprendre à identifier les qualifications essentielles, à repérer les compétences clés et à reconnaître les valeurs de l’entreprise les aide à préparer des candidatures plus solides et à être plus performants lors des entretiens.

Au-delà de l’employabilité, ces compétences jouent un rôle important dans l’intégration. L’obtention d’un travail valorisant donne aux mineurs réfugiés un sentiment d’utilité, d’indépendance financière et d’appartenance à leur communauté d’accueil. Plus important encore, la formation aux entretiens et aux annonces d’emploi leur fournit des outils qu’ils peuvent utiliser tout au long de leur vie, garantissant qu’ils ne sont pas seulement préparés pour une demande d’emploi, mais aussi pour de nombreuses opportunités à venir.

Analyse de l’annonce de travail :

C’est en fait l’une des étapes les plus importantes de la rédaction d’une candidature sur mesure (CV + lettre de motivation) et de la préparation aux entretiens. Voici pourquoi et comment :

🔎 Pourquoi analyser l’offre d’emploi ?

  1. Mots clés et compétences
    Les employeurs énumèrent généralement les compétences, outils et expériences exacts qu’ils recherchent. Ce sont les mots-clés que vous devez refléter dans votre CV et votre lettre de motivation.
  2. Responsabilités et attentes
    L’annonce indique ce que le poste implique au quotidien – vous pouvez préparer des exemples tirés de votre expérience passée qui montrent que vous êtes capable d’accomplir ces tâches.
  3. Culture et valeurs de l’entreprise
    Des expressions telles que « environnement dynamique », « équipe collaborative » ou « mentalité axée sur le client » donnent des indices sur le type de personne qu’ils souhaitent embaucher. Cela vous aide à ajuster votre ton et à préparer des réponses comportementales pour l’entretien.

📝 Comment utiliser l’offre d’emploi pour votre candidature

  • CV → Mettez en évidence l’expérience qui correspond aux exigences énumérées. Placez les compétences et les réalisations les plus pertinentes en tête de liste.
  • Lettre de motivation → Abordez directement la description du poste : montrez votre enthousiasme pour le rôle, mentionnez la mission et les valeurs de l’entreprise et expliquez pourquoi votre parcours vous correspond.

🎤 Comment utiliser l’offre d’emploi pour préparer l’entretien d’embauche

  • Questions probables: Chaque exigence de l’annonce peut devenir une question. Exemple : s’ils demandent des « compétences en gestion de projet », attendez-vous à quelque chose comme : « Parlez-moi d’une fois où vous avez géré un projet du début à la fin ».
  • Méthode STAR: Préparez des exemples structurés (Situation, Tâche, Action, Résultat) pour chaque compétence majeure mentionnée.
  • Questions à leur poser: Formulez des questions intelligentes sur le poste ou l’entreprise, qui montrent que vous avez lu attentivement l’annonce.

Formation aux entretiens

  1. Types de questions d’entretien

La plupart des entretiens mélangent ces catégories :

    1. Introduction – « Parlez-moi de vous ».
    2. Motivation – « Pourquoi voulez-vous ce travail/cette entreprise ? »
    3. Compétence / Comportement – « Parlez-moi d’un moment où… »
    4. Technique / spécifique à un rôle – tester vos compétences ou vos connaissances.
    5. Forces et faiblesses – « Quelle est votre plus grande force ? »
    6. Clôture – « Avez-vous des questions à nous poser ? »

🔹 2. Répondre aux cadres de pratique

  • Parlez-moi de vous → Passé → Présent → Futur
  • Comportementale (par exemple, travail d’équipe, leadership, conflit) → Méthode STAR :
    • Situation – bref contexte
    • Tâche – votre rôle/responsabilité
    • Action – ce que vous avez fait
    • Résultat – résultat mesurable ou positif
  • Points forts → Donnez un exemple.
  • Faiblesses → Faites part d’une faiblesse réelle mais non critique et expliquez comment vous comptez l’améliorer.

🔹 3. Exercices de formation pratique

    1. Entraînement aux questions fictives – Répondez à voix haute, et pas seulement dans votre tête.
    2. Enregistrez-vous – Vidéo ou audio ; vérifiez la clarté, l’assurance et le langage corporel.
    3. Gestion du temps – Visez 1 à 2 minutes par réponse, et non une longue histoire.
    4. Préparez des questions pour eux – Cela montre un véritable intérêt.

🔹 4. L’étiquette de l’entretien

  • Avant: Recherchez l’entreprise, le rôle, les valeurs.
  • Pendant: Souriez, maintenez le contact visuel, écoutez attentivement, ne vous précipitez pas.
  • Après: Remerciez-les et, si possible, envoyez un bref courriel de suivi.

🔹 5. Questions d’entretien courantes à pratiquer

    1. Parlez-moi de vous.
    2. Pourquoi voulez-vous jouer ce rôle ?
    3. Que savez-vous de notre entreprise ?
    4. Quelle est votre plus grande force ?
    5. Quel est le point faible sur lequel vous travaillez ?
    6. Racontez-moi une fois où vous avez résolu un problème.
    7. Parlez-moi d’une fois où vous avez travaillé en équipe.
    8. Où vous voyez-vous dans 5 ans ?
    9. Pourquoi devrions-nous vous engager ?
    10. Avez-vous des questions à nous poser ?

En bref : la formation aux entretiens et l’analyse des offres d’emploi permettent aux mineurs réfugiés d’être compétitifs, de prendre confiance en eux, de comprendre les attentes et de s’intégrer dans la société par le biais d’un travail utile.

Aider les jeunes à trouver un emploi et à devenir indépendants

Services publics de l'emploi (SPE)

Les SPE sont des ressources essentielles. Chaque pays dispose de son propre SPE national, qui offre souvent des services spécialisés pour les jeunes, les migrants et les demandeurs d’emploi ayant des besoins spécifiques.

Services généraux offerts par le SPE :

  • Recherche d’emploi : bases de données d’offres d’emploi.
  • Conseil et orientation : Conseils de carrière, orientation professionnelle et plans d’action individuels.
  • Formation et perfectionnement : Informations sur la formation professionnelle, les cours de langue et les programmes de développement professionnel.
  • Ateliers : Rédaction de CV, techniques d’entretien, techniques de recherche d’emploi.
  • Informations sur le marché du travail : Statistiques sur l’emploi, les salaires et les pénuries.
  • Soutien financier : Informations sur les allocations de chômage ou les allocations de formation (les conditions d’éligibilité sont très variables).

Principaux services publics nationaux de l’emploi :

En tant que professionnel, une part importante de votre rôle consiste à orienter les jeunes vers les services publics de l’emploi (SPE) de leur pays d’accueil. Ces services sont essentiels à l’intégration sur le marché du travail, car ils offrent une gamme de services allant de la recherche d’emploi à la formation professionnelle, en passant par le conseil et l’orientation en matière de sécurité sociale.

Les services publics de l’emploi nationaux de nos pays partenaires font partie du Réseau européen des services publics de l’emploi (Réseau SPE). Ce réseau facilite la coopération et le partage des meilleures pratiques à travers l’Europe, garantissant un niveau de service élevé (Commission européenne, n.d.b). Pour un aperçu complet des services de chaque pays, vous pouvez vous référer au site officiel du réseau des SPE : https://employment-social-affairs.ec.europa.eu/policies-and-activities/coordination-employment-and-social-policies/european-network-public-employment-services-pes-network_en

Voici une liste des principaux SPE nationaux pour chaque pays :

Services publics nationaux de l’emploi (liens directs) :

Cadres d'orientation nationaux et européens pertinents

En tant que professionnel, la compréhension du paysage politique et financier global peut vous aider à identifier et à accéder à des ressources précieuses pour les jeunes que vous soutenez. Ces cadres ne sont pas seulement des politiques abstraites ; ils constituent la base des services de soutien concrets disponibles sur le terrain.

  • Garantie pour la jeunesse : Il s’agit d’une initiative très pertinente de l’UE visant à garantir que tous les jeunes de moins de 25 ans (ou de moins de 30 ans dans certains cas), qu’ils soient en situation d’emploi, d’éducation ou de formation (NEET), reçoivent une offre d’emploi de bonne qualité, de formation continue, d’apprentissage ou de stage dans les quatre mois suivant leur entrée au chômage ou leur sortie de l’enseignement formel (Commission européenne, n.d.d). Il s’agit d’un outil essentiel pour permettre aux jeunes migrants et réfugiés d’accéder à une vie stable et productive.
  • Fonds social européen Plus (FSE+) : Le FSE+ est le principal instrument financier de l’UE pour investir dans les personnes. Il finance des projets qui soutiennent l’emploi, l’éducation et l’inclusion sociale. De nombreux programmes nationaux pour l’intégration des migrants et des réfugiés, y compris la formation linguistique et le soutien professionnel, sont financés par le FSE+. Connaître ce fonds peut vous aider à identifier des projets locaux susceptibles de bénéficier aux jeunes avec lesquels vous travaillez (Commission européenne, n.d.a).
  • Erasmus+ : Bien qu’ils soient principalement connus pour la mobilité des étudiants, certains éléments d’Erasmus+ peuvent soutenir la formation professionnelle, l’apprentissage et les échanges de jeunes qui améliorent l’employabilité des jeunes, y compris ceux issus de l’immigration et des réfugiés (Commission européenne, n.d.e).
  • Politiques nationales d’intégration : Chaque pays dispose de politiques d’intégration spécifiques, définies au niveau national, pour les migrants et les réfugiés. Ces politiques comprennent souvent des programmes spécifiques de formation linguistique, de validation des compétences et d’intégration au marché du travail. Il est essentiel de vous familiariser avec ces cadres spécifiques à chaque pays pour pouvoir fournir des conseils efficaces.
  • Cadres nationaux de certification (CNC) : Ces cadres sont essentiels pour vous aider à comprendre et à comparer les qualifications acquises dans différents pays. Ils constituent un moyen normalisé de reconnaître l’apprentissage antérieur et l’expérience des jeunes migrants, ce qui est une étape clé vers l’emploi formel ou la formation continue (Cedefop, n.d.b).

Stratégies pour les professionnels

🧰 Stratégie
⚙️ Description / Actions pratiques
🌱 Objectif / Impact
Références directes
Orienter les jeunes vers les services publics nationaux de l’emploi (SPE) et les programmes relevant du FSE+ ou de la garantie pour la jeunesse.
✅ Garantir l’accès à des opportunités d’emploi et d’éducation financées
Soutien à l’accompagnement
Participez aux rendez-vous initiaux du SPE ou aidez à l’inscription en ligne pour surmonter les obstacles.
✅ La confiance s’installe et la réussite de l’enregistrement est assurée
Centre d’information
Tenez à jour les informations sur les formations locales, les salons de l’emploi et les initiatives des employeurs (en particulier celles financées par l’UE).
✅ Améliore l’accès aux opportunités pertinentes et actuelles
Mise en réseau
Établir des partenariats avec les employeurs locaux, les ONG et les programmes professionnels afin de créer des parcours pour les MNA.
✅ Élargit les opportunités et les canaux de plaidoyer
Soutien linguistique
Faciliter l’accès aux programmes linguistiques liés à la recherche d’emploi
✅ Améliore l’employabilité et l’intégration sur le lieu de travail
Planification à long terme
Aider les jeunes à planifier des parcours professionnels réalistes en fonction de leurs compétences et des programmes disponibles.
✅ Promouvoir l’emploi durable et l’autonomie

Votre rôle en tant que professionnels dans les centres d’accueil pour migrants est indispensable. En appliquant les connaissances acquises dans ce module, vous ne vous contentez pas d’aider à la recherche d’un emploi ; vous donnez aux jeunes les moyens de se construire une nouvelle vie, de contribuer à leur nouvelle société et de parvenir à une indépendance durable dans la dignité et la sécurité. Continuez à être leurs défenseurs, leurs guides et leur soutien dans cette voie difficile mais finalement gratifiante.

Affectation de cas : Organiser un salon de l'emploi pour les mineurs réfugiés non accompagnés

Évaluation partie 1

Évaluation partie 2

Références et lectures complémentaires

Références :

Voici une liste de liens intéressants qui vous permettront de mieux comprendre le marché du travail et les programmes destinés aux migrants dans les pays spécifiés. Remarque : les sites web et les documents sont susceptibles d’être modifiés et mis à jour régulièrement. Recherchez toujours les informations les plus récentes.

Actiris. (n.d.). Citoyens. https://www.actiris.brussels/en/citizens/

Base de données d’information sur l’asile. (n.d.a). Accès au marché du travail – Belgique. Conseil européen pour les réfugiés et les exilés.https://asylumineurope.org/reports/country/belgium/content-international-protection/employment-and-education/access-labour-market/

Base de données d’information sur l’asile. (n.d.b). Accès au marché du travail – Espagne. Conseil européen pour les réfugiés et les exilés. https://asylumineurope.org/reports/country/spain/reception-conditions/employment-and-education/access-labour-market/

Base de données d’information sur l’asile. (n.d.c). Représentation légale des enfants non accompagnés – Espagne. Conseil européen pour les réfugiés et les exilés. https://asylumineurope.org/reports/country/spain/asylum-procedure/guarantees-vulnerable-groups/legal-representation-unaccompanied-children/

Bundesagentur für Arbeit. (n.d.). Vivre, étudier, travailler en Allemagne. https://www.arbeitsagentur.de/en/

CEDEFOP. (n.d.a). Belgique. https://www.cedefop.europa.eu/en/countries/belgium

Coface. (s.d.). Bulgarie : Fiche pays, Analyse du risque économique. https://www.coface.com/news-economy-and-insights/business-risk-dashboard/country-risk-files/bulgaria

Cedefop. (n.d.b). Cadres nationaux de certification. https://www.cedefop.europa.eu/en/tools/nqf

Entreprise Grèce. (n.d.). Pourquoi investir en Grèce. https://www.enterprisegreece.gov.gr/en/greece-today-en/why-greece-en

EURES. (n.d.b). Information sur le marché du travail : Bulgarie. Union européenne. https://eures.europa.eu/living-and-working/labour-market-information-europe/labour-market-information-bulgaria_en

Commission européenne. (n.d.a). Fonds social européen Plus (FSE+ ). https://ec.europa.eu/social/main.jsp?catId=1081

Commission européenne. (n.d.b). Réseau européen des services publics de l’emploi – Réseau des SPE. https://employment-social-affairs.ec.europa.eu/policies-and-activities/coordination-employment-and-social-policies/european-network-public-employment-services-pes-network_en

Commission européenne. (n.d.d). Garantie pour la jeunesse. https://ec.europa.eu/social/main.jsp?catId=1079&langId=en

Commission européenne. (2023a). In-Depth Review 2023 Greece – Economy and Finance. https://economy-finance.ec.europa.eu/document/download/16a894b0-490a-4052-9b23-70965df36636_en?filename=ip211_en.pdf

Commission européenne. (2025, 20 janvier). RAPPORT DE LA COMMISSION sur les progrès réalisés dans l’Union européenne en matière de lutte contre la traite des êtres humains. https://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/PDF/?uri=CELEX:52025DC0008

Commission européenne. (2024b). Prévisions économiques pour la Belgique. Économie et finances. https://economy-finance.ec.europa.eu/economic-surveillance-eu-economies/belgium/economic-forecast-belgium_en

Commission européenne. (2024c). Prévisions économiques pour l’Allemagne. Économie et finances. https://economy-finance.ec.europa.eu/economic-surveillance-eu-economies/germany/economic-forecast-germany_en

Commission européenne. (2024e). Prévisions économiques pour l’Espagne. Économie et finances. https://economy-finance.ec.europa.eu/economic-surveillance-eu-economies/spain/economic-forecast-spain_en

Commission européenne. (2023a). In-Depth Review 2023 Greece – Economy and Finance. https://economy-finance.ec.europa.eu/document/download/16a894b0-490a-4052-9b23-70965df36636_en?filename=ip211_en.pdf

Parlement européen. (2013, 26 juin). Directive 2013/33/UE relative à des normes pour l’accueil des demandeurs de protection internationale. https://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/?uri=celex%3A32013L0033

FRA (Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne). (n.d.). Protéger les travailleurs migrants de l’exploitation – Opinions de la FRA. https://fra.europa.eu/en/content/protecting-migrant-workers-exploitation-fra-opinions

GTAI (Germany Trade & Invest). (n.d.). Industries in Germany. https://www.gtai.de/en/invest/industries

Groupe de travail. (2025, 31 mars). Les professions les plus demandées en Allemagne en 2025 – qui les employeurs recherchent-ils ? https://blog.group-working.com/en/professions-demand-germany-2025/

Guy-Evans, O. (2025, mai 06). La théorie des systèmes écologiques de Bronfenbrenner. Simply Psychology.

https://www.simplypsychology.org/bronfenbrenner.html

OIT (Organisation internationale du travail). (n.d.a). Qu’est-ce que le travail des enfants ? https://www.ilo.org/global/topics/child-labour/lang–en/index.htm

OIT (Organisation internationale du travail). (n.d.b). C182 – Convention sur les pires formes de travail des enfants, 1999 (n° 182). https://normlex.ilo.org/dyn/nrmlx_en/f?p=NORMLEXPUB:12100:0::NO::P12100_ILO_CODE:C182

Administration du commerce international. (n.d.). Norway – Market Overview. https://www.trade.gov/country-commercial-guides/norway-market-overview

Statistiques Norvège. (2023). L’économie et les conditions sociales de la Norvège. https://www.ssb.no/en/

Ministère de la migration et de l’asile. (n.d.). Mineurs non accompagnés. https://migration.gov.gr/en/gas/diadikasia-asyloy/asynodeytoi-anilikoi/

NAV. (n.d.a). Qu’est-ce que la NAV ? https://www.nav.no/hva-er-nav/en

NAV. (n.d.b). Aide financière. https://www.nav.no/okonomisk-sosialhjelp/en

HCDH. (n.d.). Communication de la République de Bulgarie au HCDH. https://www.ohchr.org/sites/default/files/Documents/Issues/Migration/CallEndingImmigrationDetentionChildren/Member_States/Republic_of_Bulgaria_submission.docx

Skatteetaten. (n.d.). Revenu du travail pour les enfants de moins de 13 ans. https://www.skatteetaten.no/en/person/taxes/tax-deduction-card-and-advance-tax/employment-income-for-children-under-13/

LE HCR. (n.d.). Demande d’asile en Bulgarie. https://help.unhcr.org/bulgaria/applying-for-asylum-in-bulgaria/

Zoll.de. (n.d.). Protection des jeunes au travail. https://www.zoll.de/EN/Businesses/Work/Foreign-domiciled-employers-posting/Minimum-conditions-of-employment/General-conditions-of-employment/Protection-of-young-people-at-work/protection-of-young-people-at-work_node.html

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UNICEF (2023). The education response for Syrian children under Temporary Protection in Türkiye (Réponse à l’éducation pour les enfants syriens bénéficiant d’une protection temporaire en Turquie). https://www.unicef.org/turkiye/media/15931/file/The%20education%20response%20for%20Syrian%20children%20under%20temporary%20protection%20in%20Türkiye%20report.pdf

UNICEF (2022). Inclusion des enfants réfugiés syriens dans le système éducatif national – Turquie. Étude de cas. https://www.unicef.org/media/111666/file/Inclusion%20of%20Syrian%20refugee%20children%20into%20the%20national%20education%20system%20-%20Turkey.pdf

UNESCO & HCR (2022). Ouvrir la voie à l’inclusion des réfugiés : Étude de cas de la Jordanie. Ouvrir la voie à l’inclusion des réfugiés : Etude de cas de la Jordanie | UNESCO

UNESCO & HCR (2022). Ouvrir la voie à l’inclusion des réfugiés : Étude de cas de la Colombie. https://www.unesco.org/en/emergencies/education/data/refugees/colombia

Banque mondiale et HCR (2021). Le coût de l’éducation inclusive des réfugiés. Le coût global de l’éducation inclusive des réfugiés. | UNHCR

Document de la Banque mondiale

HCR (2024). Une vue d’ensemble des preuves des effets de l’apprentissage social et émotionnel (SEL) sur les enfants déplacés de force. Une vue d’ensemble des preuves des effets de l’apprentissage social et émotionnel (SEL) sur l’apprentissage et le bien-être des enfants déplacés de force | UNHCR

Institut de statistique de l’UNESCO (ISU) (2021). Indicateurs mondiaux de l’éducation et données sur les inscriptions des réfugiés. UNESCO ISU

UNICEF (n.d.). Soutien psychosocial et éducation dans les situations d’urgence. Education in emergencies | UNICEF

Convention relative aux droits de l’enfant | UNICEF

La Convention de 1951 sur les réfugiés | HCR

Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne texte_fr.pdf

Systèmes d’EFP en Europe | CEDEFOP

Base de données sur l’EFP en Europe | Enseignement et formation professionnels en Europe | Norvège | CEDEFOP

Pour en savoir plus :

Ressources au niveau européen :