Module 6 – Engagement civique

6. Engagement civique

Engagement civique actif pour les jeunes non accompagnés en déplacement

Description :

L’engagement civique actif fait référence à la participation significative des individus à des activités et des processus visant à améliorer leurs communautés, à représenter leurs intérêts et à influencer les décisions qui affectent leur vie. Pour les jeunes non accompagnés, en particulier ceux qui sont issus de l’immigration ou de l’asile, l’engagement civique n’est pas seulement un droit fondamental, mais aussi un outil puissant d’inclusion sociale, d’autonomisation personnelle et d’intégration dans leur société d’accueil.

Cette formation est destinée aux professionnels travaillant avec des mineurs non accompagnés et des jeunes en déplacement. Elle leur apporte les connaissances, les outils et les stratégies nécessaires pour favoriser la sensibilisation et la participation civique de ce groupe vulnérable mais résilient. Les participants exploreront les obstacles auxquels les jeunes réfugiés sont souvent confrontés lorsqu’ils tentent de s’engager sur le plan civique – tels que les restrictions légales, les traumatismes, la discrimination et le manque d’accès – et apprendront comment créer des environnements sûrs, inclusifs et autonomisants qui aident les jeunes à devenir des contributeurs actifs au sein de leurs nouvelles communautés.

Objectif :

L’objectif de ce cours est de fournir aux professionnels les connaissances, les outils et les stratégies nécessaires pour aider les jeunes réfugiés et les mineurs non accompagnés à comprendre et à pratiquer l’engagement civique. Il met l’accent sur le rôle de la participation civique dans la promotion de l’inclusion sociale, de l’autonomisation et du sentiment d’appartenance, quel que soit le statut juridique ou migratoire d’un jeune. Les participants apprendront à présenter le concept d’engagement civique d’une manière adaptée aux jeunes et à leur culture, en utilisant des approches pratiques et inclusives. Le cours explore également la manière dont l’engagement civique peut aider les jeunes à guérir des traumatismes liés aux déplacements, à prendre confiance en eux et à jouer un rôle actif au sein de leurs communautés. Enfin, la formation permet aux professionnels d’aider les jeunes à passer de la marge au centre en tant que membres engagés, informés et contribuant à la société.

Résultats de l'apprentissage :

A la fin du module, les participants pourront :

Comprendre l’importance de l’engagement civique pour les jeunes réfugiés et les mineurs non accompagnés.
Être capable d’expliquer les droits et les responsabilités civiques d’une manière conviviale et inclusive pour les jeunes.
Reconnaître les obstacles à l’engagement civique de ce groupe et savoir comment les surmonter.
Disposer de stratégies et d’outils pour favoriser l’autonomisation civique dans leur pratique.
Développez un mini plan d’engagement civique adapté aux jeunes en mouvement.

Comprendre l'engagement civique dans le contexte migratoire

Qu'est-ce que l'engagement civique ?

L’engagement civique désigne la manière dont les individus participent à la vie politique, sociale et communautaire de leur société afin d’améliorer les conditions de vie des autres ou de façonner l’avenir de leur communauté. Il implique des actions politiques et non politiques que les gens entreprennent pour influencer la prise de décision publique, plaider en faveur du changement et soutenir leurs communautés.

Elle est essentielle à une démocratie saine et à une société civile dynamique. Elle permet aux individus de s’exprimer sur la manière dont leur communauté est gouvernée, contribue à garantir la responsabilité et favorise un sentiment d’appartenance et de responsabilité partagée.

Les principales formes d'engagement civique :

Voter aux élections
Bénévolat pour des organisations ou des causes communautaires
Assister à des réunions publiques ou à des assemblées générales
Plaider en faveur de politiques ou de réformes (par exemple, par le biais de pétitions, de protestations ou en contactant des fonctionnaires)
Adhérer à des groupes communautaires ou à des organisations civiques
Participer à la prise de décision au niveau local, par exemple au sein des conseils d’administration des écoles ou des conseils de quartier
S’informer et informer les autres sur les questions sociales et politiques

Le droit de participer au-delà du statut juridique

Même si les jeunes réfugiés et migrants non accompagnés n’ont pas encore tous les droits légaux dans leur pays d’accueil, ils ont une voix et le droit de participer à la vie civique. L’engagement civique ne se limite pas à des actes formels comme le vote ; il englobe un large éventail d’activités où les individus contribuent à façonner leur communauté par des moyens politiques et non politiques.

Pourquoi la participation est-elle importante ?
Expression et appartenance	L’engagement civique offre aux jeunes la possibilité d’exprimer leurs opinions, de partager leurs expériences et de ressentir un sentiment d’appartenance physique, juridique, émotionnelle et sociale.
Agence et autonomisation	En participant à des activités communautaires, à des actions de plaidoyer, à du bénévolat ou à des initiatives locales, les jeunes réfugiés exercent leur pouvoir et développent des compétences qui leur permettent d’influencer les décisions qui affectent leur vie et celle des autres.
Construire des communautés inclusives	Les sociétés d’accueil bénéficient du fait que tous les résidents, quel que soit leur statut juridique, peuvent apporter leurs points de vue et leurs talents. Cette approche inclusive favorise la compréhension mutuelle, la cohésion sociale et la recherche de solutions innovantes aux problèmes de la communauté.

Moyens pratiques de participer
Le bénévolat	Participez à des projets locaux, à des nettoyages environnementaux ou à des événements caritatifs.
Dialogue communautaire	Rejoindre des groupes de jeunes, assister à des réunions publiques ou participer à des échanges culturels.
Plaidoyer et narration	Partager des histoires personnelles, sensibiliser à l’expérience des réfugiés ou soutenir des causes par le biais des médias sociaux et des campagnes communautaires.
Leadership informel	Prendre des initiatives dans des groupes de pairs, aider à organiser des activités ou soutenir d’autres personnes dans des situations similaires.

Les professionnels qui travaillent avec les jeunes non accompagnés doivent insister sur le fait que l’engagement civique va au-delà du statut juridique – il s’agit de faire partie d’une communauté et d’avoir le droit de contribuer à la façonner. Créer des espaces de dialogue sûrs, encourager la participation et reconnaître les contributions des jeunes sont des étapes essentielles pour favoriser une citoyenneté active, même avant que des droits légaux complets ne soient accordés.

L’engagement civique signifie travailler pour faire une différence dans la vie civique de nos communautés et développer la combinaison de connaissances, de compétences, de valeurs et de motivation pour faire cette différence. Tous les jeunes, quel que soit leur statut migratoire, ont le droit d’être entendus et de participer à la construction de la société dans laquelle ils vivent. Leur implication est à la fois un droit et une ressource vitale pour des communautés dynamiques et inclusives.

Pour les mineurs non accompagnés et les jeunes en déplacement, l’engagement civique recèle un potentiel de transformation. Souvent confrontés à de nouveaux systèmes et à des contextes sociaux peu familiers, ces jeunes peuvent se sentir isolés, invisibles ou impuissants, en particulier lorsqu’ils sont confrontés à des obstacles juridiques ou structurels. L’engagement civique leur offre une voie vers la visibilité, la voix et l’action, en les aidant à se sentir non seulement présents dans leur société d’accueil, mais aussi véritablement inclus dans son façonnement.

La participation à la vie civique – que ce soit par l’expression créative, les initiatives de soutien par les pairs ou le service communautaire – permet aux jeunes réfugiés et migrants de revendiquer leur place, de partager leurs points de vue et de contribuer de manière significative à la société. Cela renforce leur sentiment d’appartenance, favorise leur résilience et peut remettre en question les récits dominants qui les dépeignent souvent comme vulnérables ou dépendants. Soutenir leur engagement civique, c’est affirmer leurs droits en tant que jeunes, quel que soit leur statut juridique, et promouvoir des communautés plus cohésives et inclusives pour tous.

« Ma communauté, ma voix »: Réflexion en groupe sur ce que signifie l’appartenance à une société – physiquement, légalement, émotionnellement et socialement.

Obstacles et passerelles vers l'engagement

Les jeunes réfugiés et migrants non accompagnés sont confrontés à une série d’obstacles qui peuvent limiter leur participation civique.

Obstacles juridiques

De nombreux jeunes en déplacement n’ont pas de nationalité ou de résidence permanente, ce qui limite leur capacité à voter ou à participer officiellement aux processus de prise de décision. Même lorsque des droits légaux existent, l’incertitude quant à leur statut ou la crainte de conséquences négatives peuvent les empêcher de s’impliquer.

Barrières linguistiques

Une maîtrise limitée de la langue du pays d’accueil peut rendre difficile l’accès à l’information, la communication avec les autres et la compréhension des processus civiques. Cela conduit souvent à un sentiment d’isolement et peut décourager la participation.

Barrières psychosociales

Les expériences de traumatisme, de discrimination et le stress de la réinstallation peuvent miner la confiance et la motivation. La peur de l’autorité, enracinée dans les expériences passées, peut persister et décourager l’engagement.

Marginalisation intériorisée

En outre, de nombreux jeunes réfugiés et migrants intériorisent des sentiments de marginalisation, remettant en question leur droit ou leur capacité à participer à la vie civique. Cet état d’esprit –« Qui suis-je pour m’engager ? » – peutapparaître. Il peut résulter d’expériences antérieures dans des pays où les jeunes ou les groupes marginalisés ont été découragés ou même punis pour s’être exprimés. Elle peut également résulter d’une exclusion répétée ou d’un manque de reconnaissance dans la société d’accueil, ce qui entraîne une diminution de l’estime de soi et une réticence à participer. Les attentes culturelles ou familiales qui découragent la contestation de l’autorité ou l’engagement public sont également à l’origine de cet effet.

Surmonter les obstacles

Le rôle des adultes alliés et mentors

Les adultes de soutien jouent un rôle crucial pour surmonter ces obstacles. Ils fournissent des conseils et des encouragements, ce qui permet aux jeunes de comprendre et de s’orienter plus facilement dans des systèmes qui ne leur sont pas familiers. En associant les jeunes à la prise de décision, les adultes leur montrent la valeur de leur contribution, ce qui contribue à renforcer leur confiance et leur sentiment de contrôle. En outre, les adultes alliés plaident en faveur de politiques équitables qui garantissent que la voix des jeunes non accompagnés est entendue et respectée, créant ainsi un environnement plus inclusif pour tout le monde.

Comment créer des espaces sûrs pour la participation ?

Sensibilité culturelle : Reconnaître et respecter la diversité des origines, des expériences et des points de vue.
Soutien linguistique : Fournissez des services d’interprétation, de traduction et des documents accessibles pour garantir la compréhension et la participation.
Sécurité émotionnelle : Établissez des règles de base en matière de respect et de confidentialité, et répondez aux besoins liés aux traumatismes.
Possibilités de leadership : Encouragez les jeunes à jouer un rôle de leader dans des projets ou des discussions, en renforçant leur valeur et leurs capacités.
Partenariats communautaires : Collaborer avec les organisations communautaires ethniques (ECBO) et les groupes de jeunes pour combler les lacunes et instaurer la confiance.
Créer des ponts : cela nécessite un effort intentionnel et soutenu de la part des professionnels, des communautés et des institutions. En s’attaquant aux obstacles et en responsabilisant les jeunes, nous contribuons à libérer leur potentiel en tant que membres actifs et appréciés de la société.

Type de barrière	Exemples	Ponts/Supports
Juridique	Pas de droit de vote, statut incertain	Participation non formelle, plaidoyer, information
Linguistique	Compétences linguistiques limitées, absence de traduction	Cours de langue, interprètes, mentors bilingues
Psychosocial	Traumatisme, peur, manque de confiance	Soins tenant compte des traumatismes, soutien par les pairs, encouragement
Marginalisation intériorisée	« Je ne suis pas à ma place », manque d’estime de soi	Modèles de comportement, retour d’information positif, rôles de leadership
Structurel	Manque d’accès, systèmes peu familiers	Orientation, matériel accessible, soutien de l’ECBO

Communiquer l'importance de l'engagement civique aux jeunes

Des messages adaptés aux jeunes : Qu’est-ce qu’ils y gagnent ?

Pour impliquer efficacement les jeunes réfugiés et migrants, les messages sur la participation civique doivent être pertinents, accessibles et motivants. Présenter l’engagement civique comme une opportunité peut renforcer leur intérêt.

L’autonomisation personnelle est cruciale, car la participation donne aux jeunes une voix et la capacité de créer des changements dans leur vie et leur communauté. Elle favorise également la construction de l’identité en leur permettant d’explorer qui ils sont et d’entrer en contact avec les autres.

En outre, développement des compétences est un avantage clé, aidant les jeunes à acquérir des compétences précieuses telles que la communication et le leadership. Enfin, en mettant l’accent sur le plaisir et la connexion dans l’engagement civique le rend agréable et en fait un excellent moyen de rencontrer de nouvelles personnes. En mettant l’accent sur ces aspects, les messages peuvent avoir plus de résonance auprès des jeunes réfugiés et migrants, ce qui les encourage à s’impliquer activement.

L’utilisation d’histoires comme des modèles à suivre peuvent inspirer de manière significative les jeunes réfugiés et migrants. Les exemples concrets de personnes comme Mohammad Shehadat, un réfugié syrien qui a fondé l’initiative Youth for Peace, illustrent la façon dont les jeunes peuvent devenir des leaders, des défenseurs et des artisans du changement. La mise en avant d’organisations et de conseils dirigés par des jeunes, au sein desquels les jeunes réfugiés se soutiennent mutuellement, souligne encore davantage le pouvoir de l’inspiration par les pairs. En outre, la présentation de héros locaux au sein de la communauté démontre que le leadership et l’engagement sont à la portée de tous, quels que soient leurs antécédents ou leur statut juridique.

L’intégration de méthodes de communication non verbales et créatives peut également renforcer l’engagement. Les approches artistiques telles que la peinture, la musique, la photographie et l’artisanat permettent aux jeunes d’exprimer des sentiments et des idées complexes, en particulier lorsqu’il existe des barrières linguistiques. Ces moyens créatifs favorisent l’inclusion et le bien-être mental.

Les plateformes de médias numériques comme les médias sociaux, les vidéos et les podcasts permettent aux jeunes de partager leurs histoires, d’organiser des campagnes et d’entrer en contact avec un public plus large, les transformant de consommateurs en créateurs de contenu civique. Le théâtre participatif offre aux jeunes un espace sûr pour explorer les questions sociales, pratiquer le plaidoyer et développer leur confiance dans la prise de parole en public et la collaboration. Enfin, encourager le journalisme citoyen permet aux jeunes de documenter les problèmes ou les réussites de la communauté au moyen de photos, de blogs ou de courts métrages, amplifiant ainsi leurs voix et leurs points de vue. Ensemble, ces stratégies créent un environnement favorable qui encourage la participation active et le leadership chez les jeunes réfugiés et migrants.

Principaux enseignements

Communiquer l’importance de l’engagement civique aux jeunes réfugiés et migrants signifie les rencontrer là où ils sont – en utilisant des approches créatives, responsabilisantes et racontables qui relient l’action civique à leurs identités, leurs intérêts et leurs aspirations. En mettant en avant des modèles réels et en utilisant des outils numériques et artistiques, les professionnels peuvent inspirer les jeunes à considérer l’engagement civique comme étant à la fois significatif et agréable.

Outils et approches pour l'engagement

Cette section explore une série d’outils et de méthodes pratiques, axés sur les jeunes, que les professionnels peuvent utiliser pour encourager l’engagement civique des mineurs non accompagnés et des jeunes réfugiés. L’accent est mis sur les approches participatives et autonomisantes qui donnent la parole aux jeunes et respectent leurs expériences vécues. Les outils présentés sont adaptables à différents contextes, y compris les environnements à faibles ressources et les milieux où il existe des obstacles juridiques ou sociaux à la participation.

OUTIL/APPROCHE	DESCRIPTION	BÉNÉFICES
Conseils de jeunes	Les conseils de jeunes offrent aux jeunes une plateforme leur permettant d’exprimer leurs opinions et d’influencer les décisions sur les questions qui affectent leur vie. En impliquant les jeunes réfugiés dans les conseils locaux ou organisationnels, ces conseils favorisent la représentation et la responsabilité tout en encourageant les compétences de leadership et le sens de la responsabilité civique.	Les conseils de jeunes responsabilisent les jeunes en leur permettant de s’exprimer sur les questions communautaires, en renforçant leurs capacités de leadership et en encourageant une participation active à la vie civique.
Mentorat par les pairs	Le mentorat par les pairs consiste à créer des relations sûres et solidaires entre les jeunes, afin qu’ils s’encouragent mutuellement à s’engager dans des activités civiques. Cette approche favorise la solidarité, le rôle de modèle et la confiance entre pairs, ce qui facilite la participation des jeunes.	Le mentorat par les pairs contribue à créer un sentiment de communauté et d’appartenance, car les jeunes se soutiennent mutuellement dans leurs efforts d’engagement, ce qui accroît leur confiance et leur motivation.
Cercles de contes	Les cercles de narration offrent aux jeunes des espaces structurés et stimulants où ils peuvent partager leurs expériences et leurs récits personnels. Cette méthode permet aux participants de mettre en lumière leurs luttes et aspirations communes, ce qui favorise l’empathie et l’émergence d’une identité collective chez les jeunes.	En partageant leurs histoires, les jeunes peuvent valider leurs expériences, établir des liens avec les autres et développer un sens plus fort de la communauté et de la compréhension.
Photographie participative	La photographie participative, telle que la méthode PhotoVoice, permet aux jeunes de documenter leurs réalités et de communiquer des messages importants par des moyens visuels. Cette approche est particulièrement efficace pour ceux qui sont confrontés à des barrières linguistiques ou d’alphabétisation, et leur permet de s’exprimer de manière créative.	Cet outil valide l’identité des jeunes, renforce leur confiance en eux et leur permet de partager leurs points de vue avec un public plus large, favorisant ainsi les liens avec la communauté.
Projets de changement social	L’engagement des jeunes dans des projets d’action collaborative, tels que des campagnes de sensibilisation, des activités de service communautaire et des initiatives artistiques, offre des moyens tangibles d’introduire l’engagement civique. Ces projets permettent aux jeunes de travailler ensemble sur des questions qui leur tiennent à cœur, telles que la lutte contre la discrimination ou l’accès à l’éducation.	Ces efforts de collaboration aident les jeunes à voir l’impact de leurs actions sur le monde qui les entoure, renforçant l’idée que leur voix et leurs efforts comptent pour créer un changement positif.
Participation numérique	Les outils numériques jouent un rôle crucial dans l’engagement des jeunes réfugiés, qui peuvent être plus connectés en ligne que hors ligne. Il s’agit notamment d’utiliser les plateformes de médias sociaux pour sensibiliser, participer à des consultations en ligne et s’engager dans des forums de jeunes organisés par des ONG ou des réseaux communautaires.	La participation numérique permet aux jeunes de défendre des causes, de partager leurs expériences et d’entrer en contact avec d’autres, tout en leur donnant l’occasion de s’informer sur la sécurité numérique et l’engagement responsable.

Comment soutenir l'engagement

Un principe essentiel pour impliquer les jeunes réfugiés et non accompagnés est de travailler avec eux, et non poureux. Cela signifie que :

Pratiquer la co-conception, où les jeunes participent à l’élaboration des activités, à la définition des objectifs et à la prise de décision.
Éviter le symbolisme en créant des rôles et des responsabilités authentiques dans les projets et les processus de prise de décision.
Faciliter plutôt que diriger – agir comme des guides, des alliés et des fournisseurs de ressources tout en permettant aux jeunes de prendre l’initiative.

Cette approche favorise l’appropriation, la confiance et la durabilité, en garantissant que l’engagement est significatif et pas seulement symbolique.

Principaux enseignements

Il n’existe pas de solution unique. L’engagement doit être adapté à l’identité, aux traumatismes et aux points forts de chaque jeune.

Planifier l'action

Cette unité finale guide les professionnels dans la traduction de ce qu’ils ont appris en actions pratiques menées par les jeunes. Elle met l’accent sur la manière de commencer modestement, d’instaurer la confiance et de jeter les bases d’un engagement durable, même dans des contextes difficiles ou incertains.

Comment susciter l’engagement par de petites actions à faibles obstacles ?

L’engagement civique ne doit pas nécessairement commencer par de grandes campagnes ou des structures formelles. Pour de nombreux mineurs non accompagnés et jeunes réfugiés, commencer par de petites activités accessibles permet de renforcer la confiance et l’intérêt. En voici quelques exemples :

Demander aux jeunes de participer à la conception d’une affiche pour un événement communautaire.
Création d’un simple tableau d’idées où les jeunes peuvent poster des suggestions pour

Encourager la réflexion sur ce qu’ils aimeraient améliorer dans leur environnement immédiat (par exemple, l’école, le logement, le quartier).

Ces petites étapes réduisent la pression, rencontrent les jeunes là où ils sont et permettent à l’engagement de se développer naturellement au fil du temps.

Co-créer avec les jeunes : Fixer des objectifs ensemble

La co-création avec les jeunes implique de fixer des objectifs ensemble, ce qui favorise l’appropriation du processus de planification. Les professionnels sont encouragés à faciliter les conversations ouvertes avec les jeunes sur leurs intérêts, leurs préoccupations et leurs espoirs. L’utilisation d’outils participatifs tels que la cartographie mentale, les calendriers visuels ou les story-boards peut aider les jeunes à formuler et à fixer leurs objectifs de manière efficace. Il est essentiel de les encourager à définir ce que le succès signifie pour eux, plutôt que de s’appuyer uniquement sur les perspectives des adultes ou des institutions. Cette approche collaborative permet non seulement d’instaurer la confiance, mais aussi de s’assurer que les objectifs sont pertinents pour les jeunes, ce qui renforce leur sentiment d’action et d’autonomie.

En outre, la durabilité et le suivi sont essentiels pour s’assurer que l’engagement civique n’est pas seulement une activité ponctuelle. Les professionnels doivent prévoir des contrôles réguliers, des boucles de rétroaction et des moments de célébration pour maintenir la motivation des jeunes participants. L’identification des systèmes de soutien et des alliés, tels que les animateurs de jeunesse, les ONG locales et les mentors, peut fournir une assistance continue au-delà de l’activité initiale. En outre, envisager des moyens d’étendre ou de relier les actions à des réseaux de jeunes plus vastes, à des plateformes civiques ou à des événements communautaires peut renforcer l’impact de leurs efforts. En mettant l’accent sur la durabilité, les jeunes peuvent considérer leurs contributions comme permanentes et faisant partie intégrante de leurs communautés, plutôt que comme des expériences isolées.

Tâche finale

Objectif : Élaborer un plan court et réaliste pour introduire ou renforcer l’engagement civique chez un ou plusieurs jeunes avec lesquels vous travaillez.

Votre plan doit comprendre

Qui vous allez impliquer (par exemple, un jeune individuel, un petit groupe, des mineurs nouvellement arrivés) ?
L’activité initiale ou le sujet que vous allez explorer (par exemple, un besoin de la communauté, une idée créative, un thème de sensibilisation).
Comment vous allez l’introduire (par exemple, par le biais d’une session de groupe, d’une conversation informelle, d’un outil de co-création).
le soutien et les ressources dont vous pourriez avoir besoin (par exemple, espace, matériel, interprètes, contacts locaux)
Comment allez-vous assurer le suivi pour garantir la continuité et célébrer les progrès ?

Encouragez les participants à rédiger un plan court et simple, en mettant l’accent sur la faisabilité et l’implication des jeunes. Cette tâche permet de passer de la formation à l’action et de planter les graines d’une véritable expérience d’engagement civique.

L'évaluation

Section d'autoréflexion

Réfléchissez à votre pratique actuelle :
Avez-vous tendance à concevoir des activités d’engagement des jeunes pour les jeunes ou avec eux ? Que pourriez-vous changer sur la base de ce que vous avez appris dans cette unité ?
Pensez à un jeune avec lequel vous travaillez et qui pourrait bénéficier d’un projet de narration ou de photographie. Que devriez-vous mettre en place pour que cette activité soit sûre, inclusive et valorisante ?

Lectures et sources complémentaires

Réseau catholique d’immigration légale (2020). Accroître la participation civique des réfugiés : A guide for getting start [PDF]. https://www.cliniclegal.org/sites/default/files/2020-01/Increasing%20Refugee%20Civic%20Participation%20A%20Guide%20for%20Getting%20Started.pdf
Service mondial de l’Église. (2020). Civic engagement toolkit [PDF]. https://cwsglobal.org/wp-content/uploads/2020/08/CWS-Civic-Engagement-2020.pdf
UNESCO. (2023, 20 juin). Du réfugié syrien au leader mondial de la jeunesse : L’histoire inspirante de Mohammad Shehadat. https://www.unesco.org/en/articles/syrian-refugee-global-youth-leader-inspiring-story-mohammad-shehadat
URBACT. (n.d.). Une brève note de discussion sur la participation civique des migrants et des réfugiés. https://urbact.eu/articles/short-discussion-note-civic-participation-migrants-and-refugees
Bibliothèque de l’Université de Victoria. (n.d.). Articles de journaux – APA 7e référencement. Université de Victoria. https://libraryguides.vu.edu.au/apa-referencing/7JournalArticles1