12. Gestion intégrée des dossiers
Introduction
Description :
Ce module permet aux professionnels travaillant avec des jeunes non accompagnés et déplacés d’acquérir une compréhension fondamentale de la gestion intégrée des cas. Il explore la manière de fournir un soutien sûr, coordonné et centré sur les jeunes, qui répond aux divers besoins des jeunes réfugiés grâce à la collaboration, à une planification structurée et à une approche tenant compte des traumatismes.
Objectif :
Fournir au personnel les connaissances, les principes et les outils pratiques nécessaires à la mise en œuvre d’une gestion de cas qui responsabilise les jeunes, favorise la sécurité et ouvre la voie à la stabilité et à l’indépendance à long terme.
Résultats de l'apprentissage :
A la fin de ce module, les participants seront capables de :
- Comprendre les principes fondamentaux et l’objectif de la gestion intégrée des cas pour les jeunes déplacés.
- Procéder à des évaluations complètes des besoins en tenant compte des spécificités culturelles.
- Coordonner efficacement les services au sein d’un réseau de soutien multidisciplinaire.
- Maintenir la confidentialité et gérer les données de manière sûre et éthique.
- Appliquer des outils pratiques pour suivre les progrès, fixer des objectifs et adapter les plans de soutien.
- Reconnaître le rôle central du travail social dans la gestion des cas.
- Construire et renforcer un système de soutien autour de chaque jeune grâce à des collaborations solides.
Qu'est-ce que la gestion des dossiers et pourquoi est-elle importante ?
Gestion des dossiers est un processus collaboratif et structuré qui soutient les jeunes non accompagnés et déplacés en évaluant leurs besoins, en créant un plan de développement individuel et en coordonnant les services et les professionnels impliqués dans leur prise en charge. Il ne s’agit pas d’une intervention ponctuelle, mais d’un cycle continu de l’évaluation, la planification, la mise en œuvre, la coordination, le suivi et l’évaluationL’évaluation, la planification, la mise en œuvre, la coordination, le suivi et l’évaluation, toujours axés sur l’évolution des besoins et des objectifs de la jeune personne.
L’objectif de la gestion de cas est de veiller à ce que chaque jeune reçoive un soutien complet, cohérent et centré sur la personne. Il s’agit notamment de répondre aux besoins immédiats tels que le logement, la sécurité et le soutien juridique, mais aussi de s’intéresser à des domaines de développement à long terme tels que la santé mentale, l’éducation, l’emploi et l’acquisition de compétences nécessaires à la vie courante. Grâce à cette approche, les jeunes ne sont pas considérés comme des bénéficiaires passifs de services, mais comme des participants actifs à leur propre parcours de soutien. « Participation des utilisateurs ou « participation des usagers »désigne la participation active des usagers – généralement des patients, des utilisateurs de services ou des clients – à la planification, à la mise en œuvre et à l’évaluation des services qui les concernent, en particulier dans des domaines tels que les soins de santé, les services sociaux et l’éducation.
- Comprendre les principes fondamentaux et l’objectif de la gestion intégrée des cas pour les jeunes déplacés.
- Procéder à des évaluations complètes des besoins en tenant compte des spécificités culturelles.
- Coordonner efficacement les services au sein d’un réseau de soutien multidisciplinaire.
- Maintenir la confidentialité et gérer les données de manière sûre et éthique.
- Appliquer des outils pratiques pour suivre les progrès, fixer des objectifs et adapter les plans de soutien.
- Reconnaître le rôle central du travail social dans la gestion des cas.
- Construire et renforcer un système de soutien autour de chaque jeune grâce à des collaborations solides.
Aspects clés de l'"implication des utilisateurs" ou de la "participation des utilisateurs" :
- Renforcement des capacités: Elle met l’accent sur l’autonomisation des individus en leur donnant une voix dans les décisions qui concernent leur propre vie.
- Co-création: Les services sont conçus et améliorés en collaboration avec les utilisateurs afin de mieux répondre à leurs besoins.
- Principe démocratique: Il est ancré dans les valeurs démocratiques, où les citoyens ont le droit d’influencer les services publics qu’ils utilisent.
- Niveaux d’implication:
- Niveau individuel: Les utilisateurs participent aux décisions concernant leur propre traitement ou soutien.
- Niveau du système: Les utilisateurs ou les organisations d’utilisateurs contribuent à l’élaboration des politiques et des systèmes.
Exemples :
- Dans le domaine de la santé : Un patient aide à décider de son plan de traitement en consultation avec des professionnels de la santé.
- Dans le domaine du travail social : Le client participe à l’élaboration de ses services d’aide.
- Dans l’élaboration des politiques : Les organisations d’utilisateurs siègent dans des conseils consultatifs ou participent à des consultations publiques.
La participation des utilisateurs est considérée comme essentielle pour créer des services plus réactifs, plus efficaces et plus dignes.
Un système solide de gestion des dossiers :
- Construit un réseau coordonné de professionnels autour de chaque jeune (par exemple, travailleurs sociaux, psychologues, conseillers juridiques, éducateurs).
- Assurer la communication et la collaboration au sein de l’équipe, en évitant la duplication des efforts et les interventions contradictoires.
- Elle permet une compréhension commune de l’histoire du jeune, de ses forces et de ses difficultés, ce qui se traduit par un soutien plus efficace et plus pertinent.
- Aide les professionnels à rester concentrés, à allouer efficacement les ressources et à gérer des cas complexes avec plus de clarté.
- Responsabilise le jeune en lui donnant un point de contact cohérent (coordinateur), un sentiment de stabilité et un plus grand contrôle sur son parcours.
Dans des contextes où les jeunes ont souvent fait l’objet d’une prise en charge fragmentée et d’une négligence institutionnelle, la gestion intégrée des dossiers offre une structure qui est sûre, réactive et responsabilisante. Il crée un espace où leurs besoins sont pris au sérieux, où leurs droits sont respectés et où ils sont aidés à reconstruire leur vie étape par étape.
Évaluations des besoins holistiques et fondées sur les traumatismes
L’évaluation des besoins est le fondement d’une gestion efficace des dossiers. Elles constituent la première étape de la compréhension de l’histoire unique du jeune, de ses défis, de ses forces et de ses aspirations. Pour les jeunes non accompagnés et déplacés, ce processus doit être respectueux et holistique, reconnaissant la complexité de leur passé et l’incertitude de leur présent.Les services d’aide à l’enfance et à la famille doivent être conçus de manière à ce qu’ils soient respectueux et holistiques, en reconnaissant la complexité de leur passé et l’incertitude de leur présent.
De nombreux jeunes réfugiés ont survécu à des traumatismes intensesLes traumatismes sont liés à la guerre, à la séparation des familles, à l’exploitation, aux voyages dangereux et à la discrimination systémique. Même une fois en sécurité, les effets du traumatisme ne disparaissent pas. En fait, le traumatisme refait souvent surface une fois que les besoins immédiats de survie sont satisfaits et que le jeune a enfin la possibilité de ressentir quelque chose. Cela peut se manifester par un repli sur soi, un manque de motivation, de la méfiance, des explosions émotionnelles ou des difficultés à se concentrer, des réactions qui peuvent être interprétées à tort comme de la résistance ou de la non-conformité.
Les professionnels doivent aborder le processus d’évaluation avec patience, empathie et sensibilité culturelle. Une approche fondée sur les traumatismes nous aide à comprendre que les comportements sont souvent des stratégies de survie et que la guérison et la participation prennent du temps.
A évaluation holistique des besoins doit explorer tous les domaines essentiels de la vie du jeune :
- Santé physique
- Santé mentale et bien-être émotionnel
- Logement et conditions de vie
- Besoins en matière d’éducation et de langue
- Statut juridique et documentation
- Relations de soutien et réseaux communautaires
- Compétences, intérêts et objectifs pour l’avenir
- Possibilités d’emploi ou de formation professionnelle
Le jeune doit être informés et impliqués tout au long du processus. Avant de procéder à des renvois ou de partager des informations personnelles avec des services partenaires (tels que des psychologues, des écoles ou des services d’aide juridique), vous devez obtenir un consentement clair. Il est essentiel qu’ils comprennent :
- Quelles sont les informations qui seront partagées ?
- Avec qui
- Pourquoi cela est nécessaire pour leur soutien
Cela permet d’instaurer la confiance et la transparence, de les aider à se sentir en sécurité et à mieux contrôler leur propre parcours. En fin de compte, une évaluation bien menée et respectueuse n’est pas seulement un outil pour les professionnels – c’est une première étape dans la restauration de l’autonomie, de la dignité et de la connexion pour un jeune qui a peut-être été longtemps traité comme un numéro de dossier, et non comme une personne.
Coordonner le soutien : Construire et gérer un réseau de soutien holistique
La prise en charge efficace des jeunes déplacés dépend non seulement des compétences de chaque professionnel, mais aussi de la solidité du système de soutien qui entoure le jeune. Cela nécessite une coordination active au sein d’une équipe pluridisciplinaire, une définition claire des rôles et le développement de voies d’orientation fiables.
La clé d’une coordination réussie réside dans la clarté des rôles. Chaque professionnel doit comprendre :
- Quelles sont leurs responsabilités,
- Où commence et où finit leur expertise, et
- Quand faut-il s’adresser à un autre professionnel ?
Essayer de « tout faire » peut conduire au l’épuisement, une mauvaise communicationet un soutien inefficace. Au contraire, en attribuant des rôles clairs, on s’assure que le jeune reçoit une aide cohérente et ciblée, tout en protégeant le bien-être du personnel.
Le rôle du coordinateur principal de cas
Le professionnel qui procède à l’évaluation initiale des besoins (souvent un travailleur social ou un coordinateur de cas) prend généralement la tête du processus de gestion de cas. Il est le point de contact central et veille à ce que les besoins évolutifs du jeune soient compris, documentés et soutenus par une équipe bien coordonnée. Ce rôle principal consiste à faciliter la communication entre toutes les parties prenantes, à planifier les examens de cas et à maintenir la responsabilité.
Réseaux d'orientation et collaboration externe
Aucune organisation ne peut à elle seule répondre à tous les besoins d’un jeune réfugié. Il est essentiel de construire et d’entretenir un réseau de services externes de confiance : prestataires de soins de santé, aide juridique, formation professionnelle, soutien à la santé mentale, activités récréatives et organisations communautaires. Les orientations doivent se faire avec le consentement éclairé du jeune, qui doit être préparé et responsabilisé dans ce processus. Il est essentiel de construire et d’entretenir un réseau professionnel de confiance. Dans la mesure du possible, le personnel doit s’efforcer de travailler avec des services qu’il connaît et en qui il a confiance – où il est certain que le jeune sera traité avec dignité, professionnalisme et attention. Les relations que nous établissons avec d’autres prestataires se répercutent sur l’expérience du jeune ; s’il se sent irrespectueux ou négligé par un service qui lui a été recommandé, cela peut également entamer la confiance qu’il a en nous.
La confidentialité et le consentement sont essentiels lors de l’échange d’informations entre services. Les professionnels doivent toujours
- Ne partagez que les informations pertinentessur la base du sur la base du besoin de savoir.
- Obtenez le consentement éclairé du jeune, à moins qu’il n’y ait un problème de protection.
- Expliquez clairement à l’adolescent la raison pour laquelle les informations sont partagées et comment elles l’aideront.
En bref, la collaboration n’est pas seulement une question de logistique, la collaboration n’est pas qu’une question de logistique – c’est une question de respect. Le respect des limites et des contributions des autres professionnels et, surtout, le respect de la jeune personne au centre de tout cela.
Traiter des cas complexes ou de crise
Certains cas nécessitent des réponses plus intensives et immédiates. Lorsque de graves problèmes de santé mentale, des risques de protection ou des crises juridiques apparaissent, l’affaire doit être portée à un niveau supérieur. Cela implique d’activer les procédures internes de sauvegarde ou de convoquer des réunions d’équipe d’urgence. La mise en place d’un protocole d’escalade permet de s’assurer que les jeunes reçoivent des soins urgents sans délai.
Communication efficace et partage d'informations
Une bonne coordination des dossiers repose sur une communication sûre et opportune. Les informations relatives à la prise en charge du jeune doivent être partagées de manière éthique et responsable au sein de l’équipe de soutien. Il s’agit notamment de mises à jour régulières, d’alertes sur les risques et de notes sur l’évolution de la situation. Toutes les informations partagées doivent rester au sein de l’équipe de gestion de cas désignée, et seuls les détails nécessaires à un soutien efficace doivent être communiqués. Si un jeune choisit de ne pas divulguer certaines informations, sa décision doit être respectée, à moins que le fait de ne pas divulguer ces informations ne mette en danger sa sécurité ou celle d’autres personnes. Toutes les données doivent être conservées en toute sécurité, conformément aux politiques de protection des données, et doivent être supprimées cinq ans après la clôture officielle du dossier. L’utilisation d’outils de gestion de cas appropriés (tels que des systèmes numériques ou des modèles de suivi partagés) permet de s’assurer que tout le monde est aligné, que les efforts ne sont pas redondants, que la responsabilité est maintenue et que la vie privée de l’adolescent est protégée à tout moment.
Questions pour l'autoréflexion
Questions de préparation pour les animateurs de jeunesse
L’autoréflexion est une partie importante de ce cours car elle aide les participants à réfléchir à leurs expériences et à la manière dont ils ont évolué. En prenant le temps de réfléchir, les individus peuvent mieux comprendre non seulement le sujet actuel, mais aussi leurs forces, leurs défis et ce qui les motive. Ce processus renforce la conscience de soi et encourage l’utilisation de ce qu’ils ont appris dans des situations de la vie réelle, soutenant ainsi leur développement personnel et professionnel.

Questions d'autoréflexion :
1. Comment est-ce que je comprends mon rôle dans l’aide aux jeunes et que puis-je faire pour m’assurer que mes responsabilités sont claires ?
2. Comment puis-je améliorer la communication et le travail d’équipe avec d’autres professionnels afin de rendre notre soutien aux jeunes plus efficace ?
3. Comment puis-je m’assurer que les besoins et les choix du jeune sont au centre des préoccupations lorsque je l’oriente vers d’autres services, et que puis-je faire pour l’aider à se sentir autonome dans ce processus ?
4. Au vu de mes expériences, comment ai-je géré les cas difficiles ou urgents et quelles mesures puis-je prendre pour réagir rapidement et efficacement à l’avenir ?
Le rôle du travail social dans la gestion des cas
Les travailleurs sociaux jouent un rôle central et souvent déterminant dans le processus de gestion des dossiers des jeunes déplacés. Ils sont souvent le premier point de contact lorsqu’un jeune demande de l’aide et sont essentiels pour établir la confiance, initier des évaluations et coordonner le soutien à long terme. Leur capacité à combiner empathie et compétences professionnelles les rend indispensables pour naviguer dans des systèmes de soutien complexes.
Construire les bases de la confiance
Les jeunes réfugiés abordent souvent les services avec prudence, marqués par des expériences passées de traumatisme, de déplacement ou de négligence institutionnelle. Le rôle de l’assistant social est de les rencontrer avec empathie, sensibilité culturelle et écoute active. L’établissement de ce rapport initial n’est pas une tâche ponctuelle, mais un processus continu. La confiance se gagne au fil du temps en faisant preuve de respect, de cohérence et d’une véritable attention.
Fonctions essentielles du travail social dans la gestion des cas
- Gestion des cas : Les travailleurs sociaux élaborent et supervisent des plans de soins adaptés à chaque jeune. Ils coordonnent les orientations, assurent le suivi et constituent le point central de communication entre les prestataires de services – professionnels de la santé, éducateurs, soutien juridique, responsables du logement, etc.
- Évaluation et planification : À l’aide d’outils psychosociaux, les travailleurs sociaux procèdent à une évaluation complète des besoins afin de comprendre les antécédents du jeune, ses points forts et les risques auxquels il est exposé. Ils élaborent ensuite des plans de développement clairs et personnalisés, souvent fondés sur des objectifs SMART pour guider les progrès à long terme.
- Intervention en cas de crise : En cas d’urgence, qu’elle soit liée à la sécurité, à la santé mentale ou à l’instabilité du logement, les travailleurs sociaux réagissent immédiatement. Ils stabilisent la situation, activent les procédures de sauvegarde et veillent à ce qu’un soutien approprié soit mis en place.
- Santé mentale et soutien émotionnel : Bien que les travailleurs sociaux ne soient pas toujours des thérapeutes qualifiés, ils savent offrir un soutien émotionnel, reconnaître les symptômes de traumatisme, d’anxiété et de dépression, et mettre les jeunes en contact avec des services spécialisés en cas de besoin.
- Défense des intérêts : Les travailleurs sociaux aident les jeunes à s’y retrouver dans des démarches administratives complexes, telles que les procédures d’asile, l’inscription à l’école ou l’accès aux soins de santé. Ils veillent à ce que la voix du jeune soit entendue, à ce que ses droits soient respectés et à ce que ses besoins soient clairement communiqués.
- Collaboration et travail d’équipe : Les travailleurs sociaux travaillent rarement seuls. Ils coordonnent régulièrement leur travail avec des psychologues, des conseillers juridiques, des éducateurs et des responsables du logement afin de s’assurer que chaque aspect de la vie du jeune est pris en compte de manière holistique. Savoir quand prendre l’initiative et quand déléguer est une compétence professionnelle essentielle.
Compétence professionnelle et conscience de soi
Pour être efficace, le travailleur social doit également faire preuve d’autoréflexion et être conscient de ses limites professionnelles. Il est essentiel de savoir quand consulter, quand orienter et quand prendre du recul pour assurer la sécurité du jeune et du professionnel. Une supervision régulière, un soutien par les pairs et une formation continue sont essentiels pour maintenir à la fois la qualité du soutien et le bien-être du travailleur.
Confidentialité, gestion des données et outils pratiques
La confidentialité est le fondement de la confiance dans toute relation de soutien, en particulier lorsque l’on travaille avec des jeunes qui ont déjà subi des déplacements, des traumatismes et une surveillance institutionnelle. Associée à des outils et des systèmes efficaces de gestion des données, la confidentialité devient non seulement une obligation éthique, mais aussi un moyen pratique de garantir des soins sûrs, cohérents et coordonnés.
Pourquoi la confidentialité est-elle importante ?
Les jeunes doivent se sentir en sécurité pour partager des informations sensibles et personnelles. En tant que professionnels, nous avons le devoir d’expliquer clairement comment leurs informations seront utilisées, qui y aura accès et dans quel but. Le consentement doit être éclairé, permanent et réexaminé lors de l’introduction de nouvelles références ou de nouveaux services. Les violations de la confidentialité, intentionnelles ou accidentelles, peuvent gravement entamer la confiance et mettre les jeunes en danger.
Gestion sûre et efficace des données
Un système sécurisé et bien géré d’enregistrement et de stockage des informations est essentiel pour une bonne gestion des dossiers. Les plateformes de base de données en ligne, telles que Lamplight ou d’autres systèmes numériques de gestion des dossiers, permettent une documentation structurée et protégée par un mot de passe. Ces systèmes garantissent que
- Tous les professionnels d’une même organisation ont accès à des informations actualisées.
- Les informations clés ne sont pas perdues en cas de changement de personnel ou de transfert de services.
- Les contenus sensibles (tels que les questions juridiques ou de santé) peuvent être restreints en toute sécurité.
- Le parcours du jeune et l’historique de son soutien sont traçables et mesurables.
En fin de compte, les outils et les systèmes ne valent que ce que valent les personnes qui les utilisent. Une approche fondée sur les traumatismes et les droits doit toujours sous-tendre la manière dont nous recueillons, stockons et partageons les informations. Lorsqu’ils sont utilisés efficacement, ces outils protègent non seulement les données sensibles, mais permettent également aux professionnels d’offrir des soins de meilleure qualité et mieux coordonnés.
Étude de cas
Étude de cas n° 1 : Soutien coordonné et partage d'informations
Titre : Réseau de soins d’Ahmed
Contexte : Ahmed est un réfugié non accompagné de 17 ans, originaire du Soudan, qui est récemment arrivé dans votre pays après un voyage long et traumatisant à travers plusieurs pays de transit. Il est actuellement placé dans un logement accompagné et présente des signes de repli sur soi, d’anxiété et de colère. Il n’a pas de tuteur légal et ne parle pas encore couramment la langue locale.
Au cours de vos premières conversations, Ahmed révèle que.. :
- Il fait des cauchemars persistants et a du mal à dormir.
- Il souffre de douleurs chroniques au dos et aux jambes.
- Il a abandonné l’école à l’âge de 12 ans, mais veut apprendre et travailler.
- Il n’a pas encore demandé l’asile car il ne comprend pas la procédure.
- Il refuse de voir un médecin à cause d’une mauvaise expérience dans un centre de détention.
Exercice :
Étape 1 : Identifiez les principaux domaines de soutien dont Ahmed a besoin.
Étape 2 : Dressez la liste des professionnels ou des services que vous impliqueriez dans son cas (par exemple, aide juridique, psychologue, médecin généraliste, interprète, bureau d’inscription scolaire, médiateur culturel).
Étape 3 : Décrivez comment vous allez coordonner cette équipe multidisciplinaire :
- Qui serait le responsable du dossier ?
- Quelle est la fréquence de la communication ?
- Comment géreriez-vous les responsabilités qui se chevauchent ?
Étape 4 : Réfléchissez sur l’échange d’informations:
- Quel type d’information doit être partagé ?
- Comment obtiendriez-vous le consentement éclairé d’Ahmed ? consentement éclairé d’Ahmed?
- Comment garantir la confidentialité tout en favorisant la collaboration ?
Étude de cas 2
Étude de cas n° 2 : évaluation holistique des besoins tenant compte des traumatismes
Titre : Le fardeau caché de Mina
Contexte : Mina est une jeune fille afghane de 16 ans qui vit dans votre centre de logement accompagné depuis trois semaines. Elle se présente comme calme et polie, mais évite le contact visuel et ne participe jamais aux activités de groupe. Elle sort rarement de chez elle et a cessé d’assister à ses cours de langue après les premiers jours.
Après avoir établi une certaine relation, elle vous raconte :
- Elle a été séparée de sa famille à la frontière et ne sait pas où elle se trouve.
- Elle a dû rester seule dans un camp informel pendant des mois, où elle a été exposée à la violence et à la faim.
- Elle veut étudier mais n’arrive pas à se concentrer.
- Elle se sent souvent engourdie, déconnectée et oublie facilement les choses.
Exercice :
Étape 1 : Sur la base d’une approche fondée sur les traumatismesQuels éléments incluriez-vous dans son évaluation des besoins?
- Quels sont les domaines à évaluer ? (par exemple, la santé mentale/physique, le statut juridique, l’éducation, le soutien social)
- Quels outils pourriez-vous utiliser ? (par exemple, des échelles psychosociales, des questions d’entretien basées sur les points forts)
Étape 2 : Comment établiriez-vous la confiance avec Mina avant l’évaluation ?
- Que diriez-vous ou feriez-vous pour qu’elle se sente en sécurité et qu’elle maîtrise le processus ?
Étape 3 : Discutez prochaines étapes après l’évaluation :
- Comment classeriez-vous ses besoins par ordre de priorité ?
- Comment l’impliqueriez-vous dans le processus de planification ?
Étape 4 : Question de réflexion :
- Comment le traumatisme affecte-t-il la capacité d’un jeune à s’engager dans les services, et comment les coordinateurs de cas peuvent-ils s’adapter en conséquence ?
Exercice
Créer un formulaire de consentement conforme à la politique de votre organisation
Objectif : Permettre aux professionnels de réfléchir et d’appliquer les principes d’éthique en matière de partage d’informations et de confidentialité en élaborant un formulaire de consentement clair, adapté aux jeunes et conforme aux politiques de leur organisation et à leurs obligations légales.
Exercice :
Étape 1 : Sur la base d’une approche fondée sur les traumatismesQuels éléments incluriez-vous dans son évaluation des besoins?
- Quels sont les domaines à évaluer ? (par exemple, la santé mentale/physique, le statut juridique, l’éducation, le soutien social)
- Quels outils pourriez-vous utiliser ? (par exemple, des échelles psychosociales, des questions d’entretien basées sur les points forts)
Étape 2 : Comment établiriez-vous la confiance avec Mina avant l’évaluation ?
- Que diriez-vous ou feriez-vous pour qu’elle se sente en sécurité et qu’elle maîtrise le processus ?
Étape 3 : Discutez prochaines étapes après l’évaluation :
- Comment classeriez-vous ses besoins par ordre de priorité ?
- Comment l’impliqueriez-vous dans le processus de planification ?
Étape 4 : Question de réflexion :
- Comment le traumatisme affecte-t-il la capacité d’un jeune à s’engager dans les services, et comment les coordinateurs de cas peuvent-ils s’adapter en conséquence ?
Instructions pour les participants :
Imaginez que vous vous apprêtez à soutenir un nouveau mineur non accompagné ou un jeune réfugié par le biais de votre système de gestion de cas. Avant de commencer, vous avez besoin d’un formulaire de consentement que :
- Explique pourquoi et comment ses données personnelles seront utilisées
- décrit clairement ce à quoi il consent (par exemple, la communication avec d’autres professionnels)
- indique la durée de conservation de ses données
- Reflète à la fois les approches fondées sur les traumatismes et les droits de l’homme
- S’aligne sur les politiques de votre organisation en matière de protection de la vie privée et de sauvegarde des données.
Votre tâche
En utilisant comme modèle les informations que nous avons explorées au cours de cette session :
- Examinez la politique de votre organisation en matière de protection des données et de respect de la vie privée.
- Combien de temps conservez-vous les données personnelles ?
- Qui est autorisé à accéder aux informations ?
- Dans quelles circonstances les informations sont-elles partagées sans consentement ?
- Créez un formulaire de consentement d’une page qui :
- Utilise un langage simple et clair, adapté à un jeune de 15 à 18 ans.
- Couvre le stockage, le partage, la sauvegarde et les droits des données
- Comprend des cases à cocher et un espace pour les signatures
- Peut être expliqué verbalement en moins de 5 minutes par un assistant social.
- Complément facultatif : Incluez un bref script verbal qu’un membre du personnel pourrait utiliser lorsqu’il présente le formulaire au jeune.
- Examinez la politique de votre organisation en matière de protection des données et de respect de la vie privée.
Sortie :
- Soumettez votre formulaire de consentement d’une page dans le cadre de votre boîte à outils de gestion de cas.
- Préparez-vous à partager votre approche et votre raisonnement lors d’une discussion de groupe ou d’un atelier.
Références et lectures complémentaires
Autres lectures et ressources :
- Collaboration en matière de santé mentale et de soutien psychosocial (MHPSS). https://app.mhpss.net/resources/
- Trauma Informed Care With Refugee and Immigrant Youth. https://www.youtube.com/watch?v=5zvGu-iBGPo
- The Outcome Star™ (Triangle Consulting). https://outcomesstar.org/
- CPIMS+ (Child Protection Information Management System) – par l’UNICEF et le HCR. https://www.cpims.org/
- Logiciel de gestion de cas basé sur le cloud, conçu pour les services à la jeunesse et les services communautaires. https://www.lamplightdb.co.uk/
- Un ensemble d’outils pratiques comprenant la planification de la sécurité, la fixation d’objectifs et la coordination interagences. https://resourcecentre.savethechildren.net/
- Lignes directrices inter-agences pour la gestion des cas – [L’Alliance pour la protection de l’enfance dans l’action humanitaire]. https://alliancecpha.org/en/technical-materials/inter-agency-guidelines-case-management-and-child-protect